NETTALI.COM- Le Directeur général de la Senelec, Pape Mademba Bitèye, a été l'invité du Jury du dimanche. Face à Mamadou Ibra kane, il a abordé la lancinante question de la hausse de l'électricité, qui entre en vigueur ce 1er décembre.

Plusieurs Sénégalais ne comprennent toujours pas les raisons de la hausse de l'électricité. Face à Mamadou Ibra Kane à l'émission "Jury du dimanche" de iRadio, le Dg de la Senelec s'est livré à une séance d'explication.

Pape Mademba Biteye a commencé par la genèse en rappelant qu'avant 2012, il n’y avait pas suffisamment de production mais lorsque Macky Sall est venu au pouvoir,  le parc de production a été presque doublé avec une puissance qui dépasse les 1300 mégawatts. Suffisant pour lui de dire que le temps de coupure est passé de 900 heures, soit 39 jours à moins de deux jours l’année.

Concrètement sur la hausse de l'électricité, il a confié : " il n'y a pas eu de compensation en 2015 et 2016, d’où la baisse de 2017. Ce n’était pas une baisse électoraliste mais des calculs techniques et pour la hausse, c'est plutôt un réajustement tarifaire et transitoire qui permet à la Senelec d’avoir son revenu et non de l’augmenter. Il vise à réparer une certaine injustice et équité sociale", a-t-il soutenu. Avant de poursuivre : " les clients, avec des factures de moins de 15.000 F, ne sont pas concernés et ils représentent 611.203 sur un total de 1.131.000 soit 54%. La deuxième couche, ce sont les 300.000 ménages qui ont des factures tournant autour de 25.000 F. Ils auront un réajustement compris entre 600 F et 1200 F maximum". A l'en croire, c’est l’Etat qui subventionnait les consommateurs, or ce même Etat est en train de le faire pour la Couverture maladie universelle entre autres. "L’Etat s’est dit que ceux qui sont capables de payer, je ne les subventionne pas. Ce sont ceux qui ont des factures de 200.000 F et plus pour permettre à l’Etat d’accompagner la Senelec ", a ajouté M. Bitèye
Par ailleurs, le Dg a contesté l'existence de déficit au niveau de la Société nationale d'electricité. Il renseigne que depuis 5 ans l’entreprise réalise des résultats positifs de 26 milliards et 30 milliards. "Senelec est bénéficiaire au niveau du revenu",argue-t-il.

Selon lui, le niveau de charge est toujours contrôlé et il tourne autour de 8% contrairement aux sociétés les plus performantes de l’Afrique de l’Ouest qui sont à 9 et 10% du chiffre d’affaires, ou encore le géant Edf, qui est à 15, 16%. " Le plus important, nous avons bâti quelque chose. C’est la première fois que nous voyons une société de service public sortie d’une crise sans privatisation. Non seulement on est sorti de la crise en 4 ans. Il n’y avait plus de compensation en 2015 et 2016. Le mix énergétique théorisé en 2012 a été réalisé", se réjouit-t-il.

Toujours sur les ondes de Iradio, il a indique que  "c’est le revenu qui gouverne Senelec et non les tarifs", qu'il faut indexer. "En réalité, il y a une partie des consommateurs, notamment les riches que l’Etat subventionnait et qu’il a décidé d’arrêter. L’agent de Senelec paie autour de 20 % c’est pour combler niveau de rémunération faible", dira-t-il.

Lorsque le journaliste lui a demandé est-ce que le prix de 60 dollars le baril peut justifier le réajustement ?". Il a répondu : "le revenu de Senelec est indexé avec trois facteurs : l’inflation, le baril et le taux de change et le poste le plus important, la production se fait à 70% avec le fuel. Donc les 75 à 80% représentent les charges d’exploitation. Vu la situation de 2012 et ce niveau de qualité de service que nous avons aujourd'hui grâce notamment aux investissements  passé de 2 milliards à 1233 milliards, est-ce qu’on peut admettre que les tarifs ne bougent pas".

Il conclut : " dans le monde rural, avant 2012, il y avait 1698 villages électrifiés mais quand le Président est venu il en a électrifié plus de 3000, tous ces investissements, c’est de l’argent que Senelec a emprunté, que l’Etat est allé chercher".