NETTALI.COM- Arrêtés lors de manifestations non autorisées du 16 mars 2023, occasionné par le procès opposant Mame Mbaye Niang et l’opposant Ousmane Sonko, Yarga Sy et 16 autres patriotes ont fait face aux juges du tribunal correctionnel de Dakar pour atteinte à la sûreté de l'Etat. Le parquet a requis un an ferme contre les prévenus Ousseynou Ndiaye, Pathé Mbaye et Ibrahima Lô. Pour le reste, le parquet s’en est rapporté à la sagesse du tribunal qui rendra sa décision le 13 décembre 2023.

Le procès de 17 supposés membres de l'ex- Pastef arrêtés le 16 mars 2023 s’est tenu ce mercredi 22 novembre 2023 devant le Tribunal correctionnel de  Dakar. Après les débats d'audience, le parquet a requis une peine ferme d'un an contre trois prévenus seulement. Pour les 14 prevenus qui restent, le procureur s'est rapporté à la sagesse du tribunal.

Les prévenus dont des gardes du corps de Ousmane Sonko ont tous nié les faits d'actes et de manœuvres à compromettre la sécurité publique et à occasionner des troubles politiques graves ou à enfreindre les lois du pays ont plaidé non coupable. Ils ont nié leur participation aux manifestations survenues le 16 mars 2023, jour du procès pour diffamation entre Mame Mbaye Niang et Ousmane Sonko.

Yarga Sy, l'homme accusé d'avoir versé un liquide à Ousmane Sonko lorsque les gendarmes ont lancé des grenades lacrymogènes, a soutenu qu'il voulait simplement aider son leader en lui remettant  une écharpe de couleur verte jaune et rouge.   « Je le lui ai remis  main à main. Je ne lui ai rien aspergé », dit-il.

Ousseynou Ndiaye, garde du corps de Sonko, note qu’au moment de son arrestation, il se trouvait à côté de la voiture de son patron. Et dit-il, c'est là que les éléments du Gign l’ont arrêté alors qu’il était avec ses collègues. Il nie l’accusation selon laquelle il avait par devers lui du vinaigre.

El ElHadji Pathé Mbaye, indique qu’au moment de son arrestation, il se trouvait dans sa voiture pour aller assister au procès. « Je n'ai commis aucun acte » se dédouane-t-il.

Ibrahima Lô, qui ignore les raisons de son arrestation le 15 mars, soutient qu’il rendait visité à un ami. « Deux personnes en civil m'ont appréhendé. Ils m'ont parlé de manifestations mais je leur ai dit que je n'avais rien à voir avec ça alors qu'il n'y en avait même pas. À ce moment, j’avais le droit de me rebeller parce qu'ils n'étaient pas en tenue et ils n'ont même pas brandi de carte professionnelle. C'est après avoir décliné leur identité et montrer une carte que je suis allé avec eux puisque c'est ce qui m'a convaincu qu'ils étaient gendarmes », a-t-il confié au juge.

Ameth Diop, étudiant à l’Esebad, faisant partie des prévenus affirme que c’est quand il arrivé vers l'hôtel Sea Plazza qu’il a constaté qu'il y avait des véhicules qui faisaient demi-tour. « Et quand j'ai demandé, on m'a dit que c'est le procès de Sonko qui s'est tenu » dit-il.

Moussa Sadio, a reconnu lui qu'il faisait partie de ceux qui entouraient le véhicule de Sonko. « On m'a arrêté vers le rond-point Mermoz » soutient -il. Mouhamadou Moustapha Guèye qui souligne qu’il était dans le cortège de Sonko indique qu’il n'y avait pas de confrontation en ce moment. « La gendarmerie avait tout bloqué avant de jeter des grenades lacrymogènes pour nous disperser. C'est ce dont j'ai assisté et c'est ce que j'ai dit. Je ne détenais pas d'armes » se défend-il.

Le procureur estime que d'après l’enquête, Ousseynou Ndiaye garde du corps de Ousmane Sonko a été identifié et interpellé avec un bâton télescopique et une bouteille de vinaigre. Le maître des poursuites de poursuivre que Ibrahima Lô a été trouvé avec une lance pierre et des billes en fer. Non sans indiquer que El Hadji Pathé Mbaye s'est opposé et c'est ce qui a conduit à son interpellation. « Le comportement de ces derniers tel que décrit dans le procès-verbal épouse l'article 80. Il faut déclarer coupable les surnommés et les condamner à 1 an ferme », a requis le ministère public. Concernant les autres prévenus, le parquet indique que les officiers n’ont pas précisé avec quels objets ils ont été trouvés. « Je m'en rapporte à la sagesse du tribunal » dit le ministère public.

La défense a plaidé la relaxe pure simple des prévenus. Elle clame leur innocence et dénonce une injustice qu’ils sont en train de subir. « On ne peut retenir la responsabilité de quelqu’un sans  l’on n’est coupable que des faits qu’on a accomplis. Ils ont été arrêtés sur le théâtre des échauffourées sans aucune précisions. On n’a jamais trouvé par devers eux des objets censés causer des actions subversives. Il se pose un problème d’imputabilité et de matérialité des faits. La liberté est précieuse. On a assez causé de tort à ces personnes parce qu’ils se sont tout simplement dans ces lieux là. Je sollicite leur relaxe. Ils sont innocents. Ils subissent une injustice » plaide Me Mame Coumba Kane.

Ses confrères ont abondé dans le même sens en dénonçant un acharnement.

L’affaire est mise en délibéré pour le 13 décembre 2023.