NETTALI.COM - Pour rester sur cette grève de de 72 heures déclenchée par les chauffeurs des bus TATA, il convient de souligner que le mot d’ordre de grève a été bien suivi dans les départements de Dakar, Rufisque et Pikine. Une gréve pourtant soutenue par des usagers conscients de l& situation des chauffeurs qui réclament une amélioration de leur statut et de leurs conditions de travail : valorisation des salaires et des conditions de travail précaires auxquelles ils sont constamment contraints dans ce secteur.

Difficile de comprendre comment on peut en être encore en 2023 à réclamer un statut formel et des conditions de travail décentes pour un secteur jugé pourtant très profitable pour ses entrepreneurs ? Les chauffeurs doivent en effet être soumis aux mêmes conditions que les travailleurs du secteur formel, avec des horaires légaux certes adaptés à leurs activités, bénéficier de congés, dune sécurité sociale et d'une retraite etc.

Pourquoi en serait-il autrement alors que le transport lié aux bus Aftu, est une entreprise comme toutes les autres ? C'est en effet l'Etat qui doit commencer à assumer ses responsabilités pour réguler un secteur aussi anarchique, où tout est permis. Si ce ne sont pas des problèmes liés aux mauvais comportements de chauffeurs sur les routes sénégalaises ou des problèmes d'accueil de la part d'apprentis qui méprisent les règles du savoir-être et du savoir-vivre, ce sont des problèmes de confort, de surcharge, de sécurité qui sont notés. Sans oublier des conditions de travail infernales imposées aux chauffeurs, causes de la plupart des accidents du fait d'une certaine indiscipline qui n'est que la conséquence de l'épuisement de ceux-ci.

L'Etat n'avait-il pas récemment instauré des mesures, lors des très meurtriers accidents de Sakal et de Sikilo ? Que sont devenues ces mesures ? L'organisation du secteur du transport malade de la vétusté de son outil de travail, du mauvais traitement de ses chauffeurs, de l'indiscipline de ceux-ci et d'une inorganisation chronique, doit être un bon thème de campagne pour les très nombreux postulants à la présidentielle de 2024. Mais avant cela, il faudra passer par la case parrainage.