NETTALI.COM - Toujours pour rester sur le discours de Macron qui déclare vouloir changer de paradigme dans la relation entre la France et l'Afrique à la veille d'une tournée africaine, notons qu'il n’a pas manqué d’interpeller ses champions sur le continent en ces termes :

"Notre partenariat économique est certes solide, mais nous avons besoin d’être lucides sur notre présence économique sur le continent africain et la manière dont elle est vue. Nous sommes dans une position qui ne va pas dans la bonne direction. Et pour une bonne partie, c’est de notre faute. Parce que nous avons trop souvent eu une logique de rente dans notre rapport au continent africain. On a souvent considéré que même quand on faisait mal, même quand on était plus cher, même quand les solutions de financement étaient moins bonnes, on allait continuer d’être pris”.

"Il y a des gens qui font la compétition avec d’autres armes, que je récuse et on se bat contre… Nous avons aujourd’hui encore trop de nos entreprises qui ne produisent pas des travaux de meilleure qualité, parce que c’est l’Afrique. Ça ne marchera plus ! Et je vous le dis en toute sincérité. Je ne défendrai plus les entreprises qui ne sont pas prêtes à se battre. Il faut qu’on ait un réveil du monde économique français, pour se dire qu’on doit aller se battre. Et quand on a un contrat, il doit être délivré en temps et en qualité”, a-t-il ajouté, prônant un réveil collectif de ses compatriotes, car, constate-t-il “d’autres pays qui étaient moins présents que nous (la France) il y a quelques années et qui ne sont pas mieux armées que nous, sont en train de prendre des positions, simplement parce qu’ils prennent les pays africains au sérieux", a ajouté le président français, comme pour montrer que les temps ont changé et que l’Afrique est devenue une terre de compétition.

"C’est le sens même du programme Pass Africa qui va nous permettre de développer l’entrepreneuriat, d’aider les nouveaux acteurs et de tirer profit, dans un sens très pragmatique, du fait que la France est aussi forte de sa diaspora qu’elle a aussi un réseau d’entrepreneurs qui ont un pied sur le continent… Nous réussirons ce nouveau partenariat si nous assumons la place d’africanité de la France, le rôle et la place de nos diasporas, et si nous assumons que la France n’a plus de pré carré en Afrique. Elle a des devoirs, des intérêts, des amitiés qu’elle veut bâtir, poursuivre, renforcer pour mener des politiques solides dans chaque domaine”, a soutenu le président français qui a ajouté n’avoir "aucune nostalgie" de la Françafrique, même s’il ne veut pas laisser une absence ou un vide derrière elle.

A noter qu'Emmanuel Macron a également annoncé pour juin un sommet sur les relations entre le Nord et le Sud.