NETTALI.COM - La chambre criminelle de Pikine a tenu ce jeudi 8 décembre 2022 sa première audience. Elle a acquitté l'accusé, Cheikh Dianka qui était jugé pour meurtre. Le juge a demandé qu’il soit interné à l’hôpital Psychiatrique de Thiaroye.

La chambre criminelle du tribunal de grande instance de Pikine Guédiawaye est opérationnelle. Elle a organisé sa première session ce jeudi 8 décembre 2022. Et Cheikh Diankha, inculpé pour les faits de meurtre et placé sous mandat de dépôt le 11 avril 2018, fait partie des premiers accusés qui sont jugés devant cette chambre criminelle. Il a été accusé d’avoir tué Malick Guèye. Des faits que l’accusé a reconnus.

Ce jour-là, une bagarre éclate entre les deux hommes. Ils ont été séparés. Mais l’accusé n’avait pas encore dit son dernier mot. Il est entré dans leur maison où il est ressorti avec un couteau. Il poursuit son protagoniste avant de le poignarder. « Je l'ai poignardé au ventre », dit-il alors qu'à l'enquête il avait déclaré lui avoir asséné un coup de couteau à la tête. Il a également soutenu qu’il est sujet à des crises.

Aussitôt après le drame, les éléments du commissariat de Pikine ont reçu une information selon laquelle un meurtre venait de se produire dans leur localité. Ils ont rappliqué dare-dare sur les lieux. Sur place, ils ont trouvé un corps qui gisait au sol et un couteau taché de sang. Ils avaient reçu l'information selon laquelle Cheikh était l'auteur. Le certificat médical révèle une hémorragie interne et externe causée par une arme pointue.

Selon la mère de la victime, l’accusé avait l'habitude de s'armer de couteau pour menacer à tout va de tuer une personne. Ce n’était pas la première fois qu'il agit de la sorte.

Le maître des poursuites a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre l'accusé qui ne conteste pas les faits. « Il dit avoir été animé par une force à laquelle il n'a pu résister. Il n'y a jamais eu d'internement pour l'accusé parce que le docteur a jugé que son cas ne nécessitait pas une hospitalisation. Et sa maman dit avoir fait part de ses inquiétudes au docteur mais, ce dernier ne l'a jamais interné. Les témoins entendus ont unanimement dit qu'après son forfait, les gens ont voulu le lyncher mais, il est resté inerte au sol en faisant le mort pendant une dizaine de mort. Et c'est à l'arrivée des policiers qu'il s'est levé et discutait avec les policiers. Et il savait qu'en agissant de la sorte, il allait être épargné », a expliqué le parquet pour dire que l’accusé jouissait de toutes ses facultés. Car, d’après lui, une personne animée de forces irrésistibles, n’aurait pas pu réfléchir à agir. » On peut clairement dire qu'il était lucide au moment des faits. Je soutiens que Cheikh Dianka a toute sa tête. C'est très mal. On tue les gens et qu'on vienne apporter un certificat médical par-ci, par-là », a ajouté le maître des poursuites.

Pour l’avocat de la défense, son client ne jouit pas de toutes ses facultés. « Il était en crise ce jour-là. Rien ne les opposait, il l'a attaqué dans la rue. Il ne connaissait pas la victime. C'était juste un passant qu'il a attaqué et poursuivi avec le couteau avec lequel il l'a poignardé. Il n'avait pas sa faculté de discernement », a plaidé la robe noire.

Rendant sentence, le juge a acquitté l’accusé et a demandé son internement à l'hôpital psychiatrique de Thiaroye. Il a réservé les intérêts de la partie civile.