NETTALI.COM - Le débat sur la déclaration de politique générale du Premier ministre ne finit pas. Selon Zahra Iyane Thiam, Ousmane Sonko n’a pas à choisir son assemblée nationale considérant ainsi ses déclarations comme relevant de l’inexpérience étatique.
La déclaration de politique générale du Premier ministre est extrêmement importante. C’est du moins ce qu’a soutenu l’ancienne ministre Zahra Yyane Thiam sur le plateau de Jury du dimanche de ce 7 juillet 2024.
"Ils sont venus en disant que nous avions "le Projet" et qu'on serait plus dans le système. Pour rappel, ils sont dans le système, ce n’est pas encore leur système et que cette déclaration de politique générale là devrait nous permettre à nous citoyens de voir quelles sont les orientations du gouvernement, quels sont les programmes et les points qui sont proposés sur les cinq années à venir pour que nous puissions nous-mêmes donner notre point de vue", a-t-elle noté.
Parce que , dit-elle, "en réalité ce qui fait le charme de l'État du Sénégal, c'est qu'on se veut un État moderne et ça c'est le préambule de la constitution qui le dit. Le Sénégal se veut un État moderne où le jeu de la démocratie se fait de manière loyale et équitable où l'opposition est considérée comme un pilier fondamental de la démocratie et un rouage indispensable pour les mécanismes démocratiques. Parce que si vous attendez six mois ou un an pour faire une déclaration de politique générale, vous êtes dans le tâtonnement ou dans la gestion au quotidien".
Revenant sur les propos du Premier ministre envers l’Assemblée nationale, elle lâche : "ce n’est pas au Premier ministre de choisir son Assemblée nationale. Ce n’est pas l’Assemblée du Premier ministre. C’est l’Assemblée du peuple. L'Assemblée est un contre-pouvoir qui permet l'expression populaire. Moi je comprends la déclaration du Premier ministre quand il dit que si vous ne mettez pas à jour votre règlement intérieur, je me choisis une Assemblée. Je le mets sur le compte de l’inexpérience étatique, pas politique, c'est de l'inexpérience étatique".
Elle ajoute : "parce que vous ne pouviez pas avoir une meilleure assemblée qui puisse crédibiliser votre position politique. Il n'est pas donné à chaque homme politique d'avoir une assemblée nationale pour venir faire sa déclaration de politique générale et montrer aux populations que vous avez confiance en soi. Et ensuite, pourquoi ouvrir les hostilités? Avez-vous une fois entendu les députés de l'Assemblée nationale vous dire que si jamais le Premier ministre vient, on va lui faire une motion de censure avant la crise ? Ils ne l'ont jamais dit".