NETTALI.COM- Le verdict est tombé ce matin. Le maire de Ziguinchor va être réintégré dans le fichier électoral. La  décision est diversement appréciée par la classe politique et de Babacar Bâ du Forum du justiciable.

Ayib Daffé, Secrétaire général par intérim de l'ex-Pastef

« Nous devons nous rendre à la Dge le plutôt possible.  » 

« C’est une réaction de satisfaction que nous avons pour nous féliciter de cette décision qui nous conforte dans notre position. La radiation du candidat Ousmane Sonko était précipitée, arbitraire, illégale, irrégulière et sans motif. C’était simplement une radiation politique mais qui n’était pas fondée sur le droit. Là, je pense que nous étions convaincus et le juge Sabassy Faye l’avait déjà démontré. En principe, nous devons nous rendre à la Dge le plutôt possible. Maintenant nous sommes à l’écoute du mandat c’est-à-dire le Président Ousmane Sonko et de ses conseils qui vont lui rendre compte immédiatement. Nous demandons à l’administration de faire preuve d’esprit républicain, de faire preuve de respect de la légalité et d’appliquer les décisions de justice que ce soit le ministère de l’Intérieur,  que ce soit la Direction Générale des élections, la Cena et acteurs qui encadrent la supervision de ce processus électoral afin d’éviter de se mêler des affaires politiques et d’appliquer les décisions de justice. Ce qui devait être à mon égard une banalité ».

Cheikh Tidiane Dièye, membre de la coalition Yewwi Askan wi : « Ce juge qui s’est prononcé favorablement à Ousmane Sonko n’est pas dans le complot » 

« Le peuple sénégalais s’est prononcé aujourd’hui, par la bouche d’un juge comme le peuple l’a fait à Ziguinchor il y’a quelques semaines. Nous sommes très fiers de ce peuple sénégalais, qui n’a jamais douté et qui n’a jamais renoncé et qui a continué à soutenir Ousmane Sonko. L’homme que ce peuple a choisi celui que la majorité a choisi pour le représenter, pour être son Président de la République. Les Sénégalais ne l’ont jamais lâché malgré les difficultés du moment. Malgré les brimades, la persécution, les arrestations, la violence et les assassinats, le peuple sénégalais a continué à tenir debout et à être aux cotés de Sonko pour le protéger, pour l’encadrer, pour l’amener de l’avant afin qu’il puisse accomplir son destin. C’est ce peuple là qui a aujourd’hui gagné face à la toute-puissance d’un Etat. Ce n’est pas l’État du Sénégal qui a attaqué Ousmane Sonko, c’est quelques hommes et femmes tapis dans l’Etat qui ont instrumentalisé l’Etat, qui se sont arrogés le droit d’être l’État. Le Président n’est pas l’Etat. Le Président c’est le chef de l’Etat. C’est différent. C’est pourquoi même c’est un abus de langage quand on dit Etat du Sénégal contre Ousmane Sonko. Ce juge qui s’est prononcé favorablement à Ousmane Sonko est un acteur de l’Etat et donc il n’est pas dans le complot. Il a dit le droit. Ceux qui ont voulu ensevelir Ousmane Sonko ne sont pas l’Etat, ils ont utilisé l’Etat et ses leviers pour détruire un opposant politique. Aujourd’hui la justice a dit non parce que le peuple a dit non. Nous sommes fiers et rassurés. Nous sommes apaisés et l’histoire renait ».

Amina Touré, Présidente de la coalition « Mimi 2024 »

« C’est un pas vers la réconciliation du peuple sénégalais avec sa justice » 

« Bravo au Juge du Tribunal d’Instance de Dakar! Un excellent pas vers la réconciliation du Peuple sénégalais avec sa Justice. Que les juges du Conseil Constitutionnel en fassent de même. Nous allons vers une élection présidentielle inclusive avec la participation de tous les candidats y compris Ousmane Sonko ».

Pape Mahawa Diouf, porte-parole de la coalition benno bokk Yaakar

« Cette décision prouve à suffisance l’indépendance de la justice Sénégalaise  » 

« C’est une décision de justice à laquelle nous nous soumettons comme à l’accoutumée. Le premier constat que nous faisons et que tout le monde a fait est que la justice sénégalaise est une justice libre qui dit le droit et est là pour tout le monde. L’opposition a toujours tendance à dire à chaque fois la justice tranche de son côté que nous avons une justice libre. Et à chaque fois que la justice leur donne tort, qu’ils disent que c’est une justice à deux balles qu’elle appartient à Macky Sall. Ce débat-là ne doit plus avoir lieu. Le pouvoir judiciaire est un pouvoir souverain. Maintenant l’Etat a la possibilité de se pourvoir en cassation. Mais nous ne savons pas exactement qu’elle va être l’attitude de la Dge. Ensuite, ce que nous saluons avec forte conviction c’est le fait que nous sommes dans un pays où, c’est le droit qui régit les relations entre politique, les relations entre civils, les relations entre citoyens. On ne peut pas demander une chose et son contraire. Demander à la justice de dire le droit en même demander à ce que le droit ne soit pas dit. Il faut savoir ce que l’on veut. Si l’Etat se pourvoit en cassation, le pourvoi ne serait peut être pas suspensif mais son effet est que la décision du tribunal n’est pas décisive. La Dge peut avoir le droit de maintenir la même position en refusant de délivrer les fiches de parrainage à Sonko. Mais cela, je vise bien le conditionnel, n’est pas de notre ressort, c’est du ressort des institutions, de l’administration et de l’Etat ».

Babacar Ba, forum du justiciable 

« Le problème, ce n’est pas la magistrature, ce sont les acteurs politiques » 

« J’ai toujours fait partie de ceux qui croient que nous sommes dans un État de droit. La justice sénégalaise quels que puissent être les faits, est une justice équitable, indépendante. Nous avons une justice opulente, forte. Partout dans le monde, il n’existe pas de justice parfait. Il y’a toujours des manquements qu’il faut ajuster en droit. C’est pourquoi de temps à autres, des reformes judiciaires sont initiées. Mais, nous avons de très bons magistrats très bien formés et intègres. Le problème ce sont les acteurs politiques. C’est eux qui veulent orienter la justice selon leurs humeurs changeantes. Aujourd’hui, ils vont applaudir parce que la décision rendue leur est favorable mais demain, ils vont se mettre à insulter la justice parce que tout simplement la justice rendue ne les arrange pas. Le problème ne réside pas au niveau de la magistrature mais au niveau des hommes politiques ».