NETTALI.COM- Selon le candidat à la présidentielle de 2024, Dr Abdourahmane Diouf, le président Macky Sall en nommant par décret de nouveaux membres de la Cena, n’a fait que remplacer une illégalité par une autre illégalité. Il s’exprimait sur le plateau de jury du dimanche.

Lorsque la Cena avait ordonné à la Dge de donner des fiches de parrainages au mandataire de Ousmane Sonko, le président de la République avait aussitôt nommé par décret des nouveaux membres de la commission électorale nationale autonome (CENA). Face au Jdd, le leader du parti AWALE a donné son appréhension. Pour lui, il a changé une illégalité par une autre illégalité.  Selon le candidat déclaré à la présidentielle de 2024, tout le monde savait que la CENA, telle qu'elle fonctionnait dans sa composition, n'était pas légale. « On devait changer un certain nombre de membres depuis longtemps. Et puisque l'opposition en avait fait son cheval de bataille, lui, il n'en a jamais tenu compte. Donc, il se contentait de cette illégalité dans la composition de la CENA, tant que ça lui plaisait, tant que la CENA était à ses ordres. Et maintenant, une fois que la CENA a pris une décision contraire aux intérêts de la République, aux intérêts politiques du régime, le président Macky Sall les a changés. C'est là où se trouve la subtilité. Parce que quand vous critiquez ce changement, on vous dit mais c'est vous qui avez dit qu'il fallait changer la composition de la CENA. Mais c'est un changement, c'est une illégalité qui remplace une autre illégalité » pense-t-il.

Pour lui, on ne change pas les règles du jeu en plein jeu  et c’est pourquoi, indique Dr Abdourahmane Diouf , qu’au niveau du front pour l'Inclusivité et la Transparence des élections (Fite) ils ont saisi la justice pour faire annuler, les nominations qui ont été faites au niveau de la CENA.  « Il y a l'espoir du citoyen qui croit en sa justice, parce que nous nous croyons en la justice, c'est pourquoi nous l'avons saisi, mais nous ne nous faisons pas non plus d'illusions. Parce que cette magistrature-là, dans son domaine purement politique, est très instrumentalisée. Mais nous espérons encore qu'il y a des magistrats qui croient au sacerdoce citoyen qui est le leur et qui vont dire le droit. Nous espérons. Donc c'est l'espoir de nos citoyens qui ne se fait pas d'illusions » soutient-il.

Toutefois, l'opposant martèle que s’ils n’obtienne pas de gain de cause, ils vont s’accommoder et s’en tenir à leur stratégie de lutte qu’est la politique .

«On ne choisit pas des arbitres qui ont une allégeance par rapport au régime actuel en place »

 Par ailleurs, Dr Diouf note que le processus électoral tel qu'il est déclenché ne peut pas conduire à une élection présidentielle transparente et surtout inclusive. « Le premier tour, encore une fois, c'est le parrainage. Nous savons qu'il y a encore cette part d'arbitraire, Cette part de sélectivité dévolue au régime en place qui peut éliminer des candidats sans que les candidats sachent pourquoi on les a éliminés. Donc ça, c'est un biais extrêmement important » dit-il.

Pour le leader politique, la sélection des candidats aussi est un problème important. Non sans constater que quand la justice tranche pour qu'un candidat soit maintenu sur les listes électorales et que la direction générale des élections, qui est une administration qui doit s'exécuter, ne s'exécute pas , il y a une discrimination. « A partir du moment où le tribunal a arbitré, cette décision doit être tenue en compte. Parce que quand ils radiaient Ousmane Sonko, en l'occurrence des listes électorales, la décision sur la base de laquelle cela avait été prise n'était pas non plus une décision définitive. Donc soyez-vous optez pour attendre d'avoir des décisions définitives pour prendre une décision, ce qui n'est pas le cas, ou bien vous vous dites qu'à chaque fois qu'il y a une décision de justice, j'essaie de m'en conformer » s’indigne le candidat déclaré.

 Par conséquent, il soutient que ce sont ces petites injustices cumulées qui font que les Sénégalais n'acceptent plus que ce régime continue à les gouverner. « On ne choisit pas des arbitres qui ont une allégeance par rapport au régime actuel en place. Et le fait de saisir la justice montre que nous ne sommes pas d'accord sur le processus tel qu'il nous est présent » argue-t-il.