NETTALI.COM - Le leader de Demain la République, El Hadji Ibrahima Sall, juge "inquiétante’’ pour la démocratie sénégalaise la pléthore de candidatures déclarées à la présidentielle de février 2024, estimant que la fonction de président de la République est une "fonction grave et sérieuse’’.

"C’est inquiétant pour notre démocratie qu’il y ait autant de candidats et que chacun a priori puisse exercer les fonctions de président de le République’’, a-t-il dit dans un entretien paru dans le quotidien Bés Bi le jour de ce mardi.

Ancien ministre du Plan et candidat déclaré à la présidentielle février 2024, El Hadji Ibrahima Sall,  rappelle que la fonction de président de le République "est grave et sérieuse’’.

"Il faut une vingtaine d’années pour bâtir un homme d’Etat. Un pays n’est pas une tontine de quartier, ni une boutique de rue. Combien de candidats ont une expertise dans les secteurs sensibles de la défense nationale et de l’économie ? Combien de candidats ont, enfin, une expérience de direction des hommes ?’’, s’est-il demandé.

Selon lui, "cette insensibilité politique constitutive à la prolifération des candidats impactera négativement et assurément la stabilité sociale et économique de notre pays. C’est une réalité qui annonce une très mauvaise saison. C’est la preuve que le parrainage n’est pas la solution à l’inflation de candidats’’.

L’auteur du livre "Un autre Sénégal est possible’’ est d’avis que "le système actuel est discriminatoire et constitue une source certaine de méfiance’’.

"Nous aurions pu inspirer notre pays en lui faisant adopter une procédure de sélection qui prend en compte des considérations d’ordre programmatique’’, a-t-il argué, affirmant qu’il "est même envisageable que l’on fît usage de procédures d’auditions publiques’’.

Il est convaincu qu’une "telle innovation implique la présence d’un organe crédible, impartiale et apolitique pour prendre les décisions finales’’. Et "un minimum de parcours professionnel et académique devrait être exigé de tous les candidats à la magistrature suprême’’.

"Quoi qu’il en soit, il est impératif de desserrer l’étau que l’argent exerce sur notre système démocratique en sélectionnant à la candidature suprême des entrepreneurs qui ont pignon sur rue et fonctionnaires qui se sont enrichis dans les régis financières de l’Etats" a recommandé le leader de Demain la République.