NETTALI.COM- Restons sur ce syndrome du « canard boiteux » que redoutent tant les gouvernants en fin de mandat, pour faire un parallèle avec le cas du président Sall. C'est pour dire que des faits sont en train d'illustrer cela.

Au soir du 3 juillet 2023, le règne de Macky Sall semble être entré dans une nouvelle ère. Le dernier épisode en date, avec la réforme de l’article 87 de la Constitution qui prévoyait de supprimer la périodicité pendant laquelle le président de la République ne peut procéder à la dissolution de l'Assemblée nationale, semble en être la preuve. En effet, chose impensable, des députés de Benno Bokk Yaakaar (BBY) ont osé mettre leur veto sur ce projet de loi de l’Exécutif.

Des députés tels que Dr Malick Diop et Abdou Mbow ont publiquement fait savoir leur opposition à ce projet et indiquent au passage avoir su convaincre le président de retirer ce texte face au risque de camouflet. A travers cette fronde, ils ont ainsi montré qu'ils ne veulent pas être sacrifiés sur l’autel d’un agenda personnel d’un président qui finit son mandat dans sept mois. Résultat des courses, le projet est retiré.

De même le récent coup de gueule d'Abdou Aziz Diop qui souhaitait être entendu par le président Sall dans le lot des candidats et qui ne l'a pas été, est aussi à mettre sur le compte de la rebellion.

Le Mardi 18 juillet également, cette bagarre qui a eu lieu entre partisans d'Amadou Ba et ceux d'Abdoulaye Sarr, au siège de l'Apr, alors que la rencontre qui y a lieu, a été scellée sous le sceau de l’unité, en l'absence du président de la République Macky Sall, est également à mettre sur ce compte.

Des tensions qui au fond, ne sont en réalité que la résultante de l’absence de consensus autour du futur candidat de Benno.

Une situation qui ira en s'aggravant au fur et à mesure que le président approchera de sa fin de mandat. Elle sera d'autant plus manifeste au moment du choix du candidat de Benno, qui n’aura comme conséquence évidente que de faire apparaître des électrons libres qui choisiront de prendre leur destin en main et peut-être pire, de générer une saignée dans les rangs de la coalition.

Déjà Abdou Karim Mbengue et Abdoulaye Wilane du Parti socialiste ont souhaité avoir une candidature du Parti socialiste.

Pour rappel dans son discours de déclaration de non candidature Macky Sall avait insisté sur la fermeté dans la gestion du pouvoir d'ici le 2 avril avant d'appeler à l'unité qu'il considère comme le seul salut pour sauvegarder sa coalition et son parti : "D’ici la transmission du pouvoir le 2 avril 2024, j’assumerai avec fermeté les charges qui incombent à ma mission.", avait-il dit.