NETTALI.COM – Plusieurs mois après les révélations de la Bbc sur l’affaire PETRO-TIM, la compagnie British Petroleum déroule son plan de riposte et parle de « reportage biaisée ».  

Dans une enquête-vidéo dont le contenu est largement diffusé, début juin 2019, à travers les réseaux sociaux, la journaliste Mayeni Jones de la BBC, considère «le deal du pétrole sénégalais » comme le contrat le plus généreux de l’industrie.

Réagissant à la polémique dans la dernière édition du magazine Jeune Afrique, Jonathan Evans - vice-président de Bp exploration chargé des nouveaux projets en Afrique – vient à la rescousse du maire de Guédiawaye et contrattaque. « Bp réfute toute malversation liée à la transaction avec la société de Frank Timis Corporation ou avec des responsables Sénégalais. Avant de valider l’opération, avec cette société, nous avons mené scrupuleusement toutes les opérations de due diligence (destinées à lever les risques sur les plans légal, financier et éthique), et nos critères de validation ont tous été respectés. Nous avons été très surpris de la diffusion d’une enquête de la Bbc que nous estimons biaisée. Car, elle met en avant des chiffres erronés, montrant à l’évidence une mauvaise compréhension de la manière dont fonctionne notre industrie », souligne-t-il.

« Contrairement à ce qui a été affirmé, la somme de royalties potentiellement payées à Frank Timis Corporation correspond à moins de 1% des revenus que l’État Sénégalais va percevoir de l’exploitation du champ de Grand-Tortue ! Bp serait d’ailleurs seul à devoir payer ces royalties », réfute-t-il, encore.

C’est la deuxième fois, depuis l’éclatement de cette affaire, que la compagnie britannique choisisse les colonnes d'un journal international pour apporter sa part de vérité sur cette affaire. Toujours en juin 2017, la très bien introduite Lettre du Continent a fait des révélations explosives sur les coulisses de l’affaire Aliou Sall. Le journal croit savoir qu’avant d’accepter la démission de son frère, Macky Sall a discrètement échangé avec des responsables de la multinationale BP pour vérifier les informations livrées par la Bbc.

Les sources de la Lettre du contient sont formelles. «Des envoyés de BP se sont rendus mi-juin à Dakar pour rencontrer Mamadou Fall Kane et Ousmane Ndiaye, responsables de la cellule dite COS-PETROGAZ, logée à la présidence sénégalaise», écrit le journal dans sa dernière livraison.

Les émissaires des deux parties voulaient recouper les affirmations de Bbc qui, dans un documentaire diffusé le 2 juin, indiquait que BP paiera, sur toute la durée de vie des champs Cayar offshore profond et St-Louis off-shore profond, des royalties oscillant entre 9 et 12 milliards de dollars à l’entrepreneur australo-roumain, Frank Timis, ancien actionnaire du permis.

«Les envoyés de BP ont expliqué à la présidence sénégalaise que le rachat des 30%  détenus par Frank Timis sur deux permis comportait une rémunération fixe de 250 millions de dollars assortie d’une variable en royalties indexée sur le prix du pétroleEn revanche, ils ont assuré à leurs interlocuteurs que les sommes évoquées par la Bbc étaient sans commune mesure avec  les montants effectivement négociés», précise une source de la Lettre du continent. «L’échéancier de royalties sur lequel se base la Bbc pour évoquer les sommes de 9 et 12 milliards de dollars,  correspondait à une demande faite par Frank Timis à la major britannique durant les négociations pour le rachat», révèle encore le journal. Qui ajoute : «Après avoir tenté de vendre ses parts à Exxon Mobil,  Frank Timis a en effet tenté d’exercer une pression maximale sur BP au début de l’année 2017. Ses demandes ont été toutes rejetées par la major britannique