NETTALI.COM- La situation économique et financière du pays est compliquée. C’est du moins ce qu’estime Mouhamadou Madane Kane, banquier et leader du mouvement Dundu qui s'exprimait à l'émission Jury du dimanche. A l’en croire, il y’a un déficit que le Sénégal doit corriger.

Ni le ministre sortant ni le ministre entrant ont nié que la situation financière du pays est compliquée. Invité de l’émission jury du dimanche, le banquier Mouhamadou Madane Kane estime que la situation est réelle. « On a vu que la politique de subvention de l'État a considérablement augmenté. Ce qui fait qu'on avoisine un peu les 75% en réalité de taux de dette par rapport au PIB. Ce qui est la norme en réalité fixée par l'UEMOA. Ce qu'il faut noter aussi, c'est que la dette, elle est celle de l'État central, mais également des démembrements de l'État. Cette dette cumulée, c'est celle qui nous permet d'arriver à peu près à 75% du PIB. Donc quasiment au niveau de la norme fixée par l'UEMOA », a-t-il indiqué.

L’ancien directeur général de la Banque Islamique du Sénégal d’ajouter : « si vous empruntez de l’argent pour le mettre dans les salaires, pour subventionner, alors vous ne faites que creuser vos déficits alors que vous avez pris cette dette là pour corriger le déséquilibre entre les dépenses et les recettes. Ce qui veut dire simplement qu'aujourd'hui, nous avons un problème de déficit qu'il faut corriger. Parce que c'est le déficit qui engendre la nécessité d'aller emprunter de l'argent. La dette en elle-même n'est pas mauvaise. Ce qui est bon, c'est la dette qui sert à l'investissement ».

Élu sur la base de programme notamment la réduction du coût de la vie, M. Kane trouve cependant irréaliste la politique de lutter contre la vie chère que veut exécuter le nouveau régime. « C’est irréaliste au regard de la situation très difficile des finances publiques. On a plus besoin d’augmenter les recettes avec un taux de pression fiscale beaucoup plus élevé pour faire face aux charges qu’on a et régler les déficits. On n’a pas encore réglé ces problèmes qu’on veut encore réduire les marges de manœuvres de l’Etat en faisant de nouvelles subventions », a soutenu l'invité de JDD.

Il propose la réduction du train de vie de l’Etat et l’augmentation du pouvoir d’achat de nos compatriotes. « On peut agir sur la question de la cherté de vie en essayant d’augmenter le pouvoir d’achat des populations sous l’angle de leurs revenues. Ce que ça veut dire, c’est essayer pour les employeurs parce qu’on sait que les employés ont des problèmes liés au transport, une bonne partie de leur salaire va dans les coûts des transports. Aujourd’hui, l’Etat peut mettre une politique tendant à favoriser le télé travail. Cela a été fait pendant la période de Covid, ça a marché et certaines entreprises même continues à le faire. Si on le fait, le salarié qui devait mettre 30000/40000 FCFA dans les coups de transports peu probablement réduire ces coûts », a-t-il préconisé.