NETTALI.COM - Idrissa Seck, qui se prépare à entrer en campagne électorale, semble éprouver des regrets concernant son ralliement à la majorité présidentielle en novembre 2023. Une adhésion à la majorité qui lui a coûté sa place de premier opposant au régime de Macky Sall.

Le leader du parti Rewmi regrette-t-il son compagnonnage avec le pouvoir de Macky Sall ? Un compagnonnage que l’ex-Premier ministre sous Wade avait qualifié à l’époque de fusionnel avec le "Mbourou Ak Soow" (pain mélangé avec du lait caillé, un mélange prisé au Sénégal) et qui lui a permis de devenir le troisième personnage de l’État, en prenant le poste de président du Conseil économique, social et environnemental (Cese).

Néanmoins, l’échec lors des Locales puis des Législatives de la majorité élargie a mis fin à cette idylle sur fond de contestation contre un troisième mandat de Macky et du choix de l’ex-responsable libéral de briguer la magistrature suprême en avril 2023.

Vendredi 2 février, à l’issue de sa séance d’enregistrement de discours de campagne à la télévision nationale (RTS) Idrissa Seck, a fait son mea culpa concernant son ralliement au pouvoir en novembre 2020. Une entrée au sein de la majorité présidentielle qui a été fortement décriée par l’opposition. Le revirement de celui qui était arrivé deuxième à la dernière élection présidentielle de 2019 a laissé le champ libre à Ousmane Sonko qui s’est imposé comme le premier adversaire du régime.

"Beaucoup de personnalités et de penseurs nous ont interpellés sur le fait que mon expérience et mon parcours font que je demeure le mieux à même de répondre aux défis que doit surmonter notre pays. Mais ils m’ont aussi fait comprendre qu’ils étaient en colère contre moi, car j’avais rejoint Macky Sall à la suite de la pandémie de la Covid-19, en 2020. Concernant cette décision que j’ai prise à l’époque, je m’en excuse auprès d’eux aujourd’hui, car je ne veux pas que les gens éprouvent un quelconque ressentiment envers mes décisions et mes actions’’, déclare-t- il avant de tenter de se justifier sur son choix de rejoindre la majorité.

"Personne n’est parfait. J’avais toujours cru que ma place n’était pas à côté des casseurs et des fossoyeurs de notre République. Ma conviction est que celui qui veut bâtir ce pays ne doit pas s’adonner à des destructions de biens publics", soutient l’ex-chef de gouvernement sous Abdoulaye Wade.

Poursuivant son propos, l’ancien maire de Thiès entend prendre de la hauteur face à la mêlée politique et compte jouer la carte de l’apaisement et de la réconciliation. "Les sujets qui occupent mon esprit, ce sont les principales préoccupations des populations. La compétition électorale durera 21 jours et à l’issue de cette période, les Sénégalais choisiront, mais le travail qui attend le prochain président de la République requiert le rassemblement et la réconciliation nationale", dit-il.

Dans la même dynamique, l’ancien président du Cese estime que les enjeux sécuritaires et géopolitiques de l’heure nécessitent un profil d’expérience capable, ajoute-t-il, de protéger les Sénégalais.

"La vie chère, la crise au sein de la CEDEAO, les guerres russo-ukrainiennes et celles entre Israël et les Arabes, la lutte contre le terrorisme constituent autant défis pour notre pays. Lorsqu’on est conscient de ces enjeux, on ne peut pas bondir sur toutes les polémiques et débattre à tort et à travers. Pour une personne voulant devenir président, il faut prendre conscience des enjeux du moment et prendre le temps de réfléchir et de consulter pour mieux les cerner. Il faut savoir s’entourer d’es- prits clairvoyants et éclairés afin de répondre au mieux aux défis que doit surmonter notre pays", conclut-il.