NETTALI.COM - C'est un Me Ciré Clédor Ly en colère qui s'est adressé à la presse après le refus de la Direction générale des élections (DGE) de recevoir, ce mardi, le mandataire d'Ousmane Sonko et l'huissier qui l'accompagnait. L'avocat dénonce le silence des autorités face au "refus d'un service public d'exécuter une décision de justice". 

Membre du pool d'avocats d'Ousmane Sonko, Me Ciré Clédor Ly a accompagné ce mardi Ayib Daffé à la Direction générale des élections (DGE). Mais il est rentré chez lui particulièrement amer. Et pour cause, l'accès à la Direction générale des élections (DGE) leur a été refusé. "Depuis ce matin, un huissier de justice accompagné du mandataire de la coalition qui porte la candidature de M. Ousmane Sonko détenu injustement et arbitrairement dans le geôles de l'Etat, ont voulu rencontrer le patron de la DGE pour lui signifier la décision de justice qui a été rendue le 14 décembre dernier. Et le mandataire a demandé que je l'accompagne en tant qu'avocat. C'est donc en ma qualité d'avocat que j'ai été de la partie", rapporte Me Ciré Clédor Ly. Il poursuit : "Lorsque nous sommes arrivés, ils nous ont demandé d'attendre pour qu'ils informent la DGE et la DAF (Direction de l'automatisation du fichier, ndlr) pour qu'ils puissent nous recevoir et que chacun accomplisse son devoir après avoir reçu la décision de justice qui leur a été notifiée. Nous avons attendu. Et ensuite, je suis allé leur dire qu'en tant que service public, ils ne pouvaient pas nous faire attendre indéfiniment. Ils nous ont demandé de revenir à 15 heures parce que c'était l'heure de la pause."

Entre temps, l'avocat qui soutient avoir continué son travail normal a été suivi par les éléments de la police. "A 15 h 09, je suis ressorti et j'ai demandé à l'huissier et au mandataire de me suivre. Mais ils (les policiers, ndlr) nous ont dit qu'il fallait attendre parce que le directeur n'était pas là. Nous avons attendu. Mais en un moment donné, nous avons compris que le directeur pourrait être là-bas. J'ai demandé à rencontrer toute personne qui pourrait nous recevoir. Finalement, ils ont dit que seul le mandataire pourrait être reçu. Ils ont dit avoir reçu des ordres, mais ils ont refusé de dire de qui viennent ces ordres. J'ai essayé d'entrer. A la limite, ils ont failli me brutaliser", raconte Me Ciré Clédor Ly.  Et de dénoncer : "Notre pays est entré dans une situation de dégradation à laquelle personne ne pouvait s'attendre. Puisque je savais qu'ils allaient me brutaliser, j'ai alerté les autorités, notamment le ministre de l'Intérieur, le Directeur de la Police nationale, le ministre de la Justice, le procureur de la République, le procureur général... Mais personne n'a réagi."

Pour l'avocat, il est temps qu'on sache qui fait quoi dans ce pays. "Aujourd'hui, il faut que les masques tombent et que l'on sache que nous sommes dans un Etat autoritaire qui a rompu avec l'Etat de droit, qui est dans la violence sous toutes ses formes", tonne Me Ciré Clédor Ly. Qui rappelle que "le refus d'exécuter une décision de justice est puni par la loi". Selon lui, il est temps que le président de la République parle à son peuple, "qu'il arrête ceux qui tentent de saboter les élections".

En outre, Me Ciré Clédor Ly renseigne que le dossier de candidature d'Ousmane Sonko sera bel et bien déposé au Conseil constitutionnel et qu'il appartiendra aux sept sages de décider. L'avocat appelle les juges du Conseil constitutionnel à tenir en compter le refus des services publics de l'Etat d'exécuter une décision de justice.