NETTALI.COM- Le leader du parti de l’Union pour la République (UPR) estime que le développement du Sénégal passera par l’agronomisation et non par l’industrialisation. Invité sur le plateau de Jdd, l’avocat a déclaré que le pôle industriel de Diamniadio est une grosse erreur historique.

Le président de la République a procédé le 06 décembre 2023 à l’inauguration de la deuxième phase de la Plateforme Industrielle Intégrée de Diamniadio. Un nouveau cap  franchi par le Sénégal dans son processus d’industrialisation, selon Macky Sall qui a promis plus de 23 000 emplois et des investissements privés importants. Ce projet n'enflamme pas Me Doudou Ndoye convaincu que  l’industrialisation du Sénégal à travers la sphère Diamniadio est impossible.  « Je n’ai jamais été d’accord pour ce qui existe aujourd’hui, mais ça existe. C’est une grosse erreur historique », a déclaré le leader du parti de l’Union pour la République sur le plateau de jury du dimanche.

Justifiant sa réponse, il soutient : « Diamniadio n’était pas fait pour être une ville. Diamniadio, c’est la frontière naturelle entre la région de Dakar et la région de Thiès. C’était une zone agroéconomique. C’est fait pour les arbres,  pour la forêt, pour l’élevage. Diamniadio devait nourrir en tant que zone écologique les régions de Thiès et de Dakar. Mais malheureusement pour ceux qui ne connaissent pas cette terre et son origine, on peut vouloir concevoir une ville sur Diamniadio et prendre une autoroute au milieu qui coupe cette route en deux ».

Pour lui, créer 23 mille emplois n’est pas possible le Sénégal. « S’il y’a 23 mille emplois, il y’a 200 cent mille demandeurs d’emplois par an de plus". Contrairement à ce que pensent beaucoup de candidats et le Président notamment, la robe noire estime que l’industrialisation n'est pas la solution du Sénégal.

« Nous ne devons pas industrialiser, nous devons agronomiser »

Il s’explique : « l’industrie signifie mécaniser la production, rendre la production plus rapide, rendre la production quantitativement plus importante et vendre. Le Sénégal n’a pas un marché suffisant pour acheter. Le pays est constitué de pauvres. Le marché sénégalais ne peut pas acheter ce qu’une industrie produit. Deuxièmement, vous devez exporter. Les règles de l’Omc font que tous les pays du monde peuvent importer d’où ils veulent. Pour être simple, imaginez une production chinoise par rapport à une production sénégalaise. La machine que vous avez utilisée au Sénégal, vous l’avez importée de chine parce qu’on ne produit pas des machines-outils. Ce ne sont pas les mains des hommes qui fabriquent, ce sont les machines qui fabriquent. Et donc vous importez ces machines qui couteront 3 fois plus chères. Le même Chinois, qui a la même machine que vous, qui fabrique avec un salaire chinois beaucoup plus faible en plus 10 fois plus que vous. Qui, avec les règles de l’Omc transportent avec ses propres bateaux, l’amène chez vous et le vendra moins cher que vous qui avez fabriqué ici. Alors où est-ce qu’on va exporter? » Pour lui, « nous ne devons pas industrialiser, nous devons agronomiser ».

Il martèle qu’il faut faire en sorte que tout le pays soit un bonheur végétal. Et cela passe par la plantation. « Nous avons une très bonne terre, un très bon soleil, de l’eau. Nous devons faire en sorte que tout le monde vienne cueillir toutes les nourritures chez nous et faire en sorte que tout le sol du Sénégal soit vert. Et nous aurons un pays de bonheur et tous les touristes du monde entier vont défiler ici pour profiter du Soleil et de notre nature. Cette industrie touristique nous rapportera cent mille fois plus d’argent que toutes les industries du monde », pense-t-il.

Toutefois, il relève que les acteurs ont peur du temps. « Planter un arbre pour 7 ans ou 8 ans avant que cela ne produise. Mettre un machine et produire vite ça prend 2 jours et déclarer une faillite après 6 mois . Acceptons que, c’est le temps qui produit », lance Me Doudou Ndoye.