NETTALI.COM - La justice était sévèrement critiquée ce dimanche à l’Assemblée nationale lors du vote de son budget 2024 de Me Aïssata Tall Sall. Le ministre de la Justice a tenu à répondre sèchement sur plusieurs interpellations de l’opposition dite radicale.

«Nous travaillons sur certains rapports de la CENTIF (Cellule nationale de traitement des informations financières qui lutte contre le blanchiment d’argent) et de l’OFNAC (Office national de lutte contre la fraude et la corruption). La justice suit son cours. La justice ce n’est pas un spectacle, elle ne se rend pas sur la place publique, ce n’est pas sous l’arbre à palabre. La Justice c’est une chose grave, c’est une chose sérieuse», soutient-elle.

Sans entrer dans les détails, elle déclare, parlant aux députés, qu’il y a des faits qui se passent et qui sont ignorés par le commun des sénégalais. «Si vous saviez ? Et si seulement vous saviez ? Si vous saviez qu’est-ce qui se passe dans les cabinets des juges d’instruction ? Si vous saviez qu’est-ce qui se passe dans les parquets ? Je ne vous souhaite pas d’avoir maille à partir avec la justice», ajoute-t-elle.

Répondant aux parlementaires de l’opposition dite radicale, elle dira : « il n’y a qu’une seule justice et pour les grands, pour les célèbres et pour les petits et pour les anonymes… C’est pourquoi l’œuvre de la justice est une œuvre grave. Il n’y a pas de détenus politiques. Ceux qui nous disent que la justice n’est pas indépendante, est-ce qu’ils peuvent nous dire en quoi les juges sont dépendants ? Aujourd’hui, ce sont les juges qui décident de leurs carrières, de leurs avancements, qui font leurs propres disciplines. Que fait le président de la République, rien, absolument rien du tout. C’est ça l’indépendance de la justice. C’est dire au juge que vous avez une affaire, vous la juger selon la loi et selon votre conscience. C’est ça l’indépendance du juge».

Elle jure qu’elle ne s’immisce pas dans le fonctionnement de la justice. «Moi ministre de la justice, je ne suis pas au courant des décisions de justice. Nous ne devons pas nous amuser avec les concepts, nous ne devons pas nous amuser avec les principes», tranche l’avocate face à des députés qui soutiennent que « la justice est asphyxiée par l’exécutif ».