NETTALI.COM -  Face à la chambre administrative de la cour suprême dans le cadre du référé liberté introduit par les avocats d'Ousmane Sonko, suite au refus de remettre des fiches de parrainage au mandataire du leader de Pastef, son pool d’avocats a tout tenté pour avoir l’avis favorable de la Cour suprême.

Lors de cette audience spéciale, Me Bamba Cissé a demandé à la cour si la Direction générale des Élections (DGE) "a reçu une notification définitive de l’inéligibilité de monsieur Ousmane Sonko ?".

Rappelant que le mandataire de l’opposant emprisonné n’a été notifié d’aucun document par la DGE pour justifier le refus de délivrance des fiches de parrainage à son candidat, l’avocat estime que dans ce cas précis, "chacun d’entre nous pourra honnêtement se dire qu’il y a voie de fait. En droit, il y a voie de fait quand il n’y a aucun acte pour motiver une décision judiciaire".

Maitre Bamba Cissé rappelle que les candidats à l’élection présidentielle de février 2019, Khalifa Sall et Karim Wade, avaient vu leur dossier arriver sur la table de la Cour qui a ensuite décidé du rejet de leur candidature. Pourtant, ajoute-t-il, "on leur a remis des fiches de parrainage en 2019, alors qu’ils étaient inéligibles. Khalifa Sall et Karim Wade avaient- ils plus de droits qu’Ousmane Sonko aujourd’hui ? A-t-on déjà vu la Cour suprême refuser de recevoir un dossier de candidature sous prétexte de son inéligibilité ? La Cour suprême est le seul habilité à déclarer irrecevable une candidature".

Sur cette plaidoirie, il est appuyé par Me Macodou Ndour qui explique qu’il y a voie de fait "parce que nous défions la DGE et même le ministère de l’Intérieur de nous sortir un seul acte administratif ou une seule loi qui sous-tend le refus de délivrer ces fiches. Il est inconcevable que la DGE se transforme en juge pour décider de la déchéance de candidature".

Le refus serait d’autant plus incompréhensible que l’arrêté du ministre de l’Intérieur précise que la délivrance des fiches de parrainage n’est pas la reconnaissance d’un quelconque statut au candidat à la candidature. Ce qui, aux yeux de Me Ndour, clarifie le débat.