NETTALI.COM - Pour rester sur le Niger, soulignons que le président déchu Bazoum a donné signe de vie, le vendredi 4 Août dans une tribune dénommée "J’écris ceci en tant qu’otage", où il a appelé "le gouvernement américain, la communauté internationale à (le)s aider à rétablir (leur) ordre constitutionnel”.

Publié le même jour dans le Washington Post, la note de Mouhamed Bazoum joue la carte de la menace de l’influence russe dans la région sahélienne où les Etats-Unis disposent des militaires sur place. Un jour au paravent, le président Joe Biden avait exigé la libération immédiate du président nigérien.

Mouhamed Bazoum a ainsi profité de cette note pour assurer que le coup d’Etat lancé contre son gouvernement n’a "aucune justification". Le chef de l’Etat nigérien a battu en brèche les arguments des putschistes basés sur l’insécurité et les intérêts nationaux non priorisés. "La situation sécuritaire s’est largement améliorée. (...) Au sud, où nous faisons face au groupe terroriste Boko Haram, il n’y a presque pas eu d’attaque depuis deux ans, et les réfugiés retournent dans leurs villages. (...) Le nord et l’ouest n’ont plus subi d’attaques majeures depuis que j’ai pris mes fonctions en 2021. (...) La situation sécuritaire du Niger est net- tement meilleure que celle de nos voisins, le Mali et le Burkina Faso, dont les gouvernements, tous deux installés par des prises de pouvoir militaire, ont décidé de soutenir le coup d’Etat illégal".

Nommer ces deux pays n’est pas un acte gratuit, puisque les deux pays ont annoncé leur soutien aux putschistes en affirmant que toute attaque les visant sera considérée comme une déclaration de Guerre contre leurs pays. Une situation qui pourrait déstabiliser toute la région du Sahel qui a déjà du mal à instaurer une sécurité convenable dans plusieurs pays. Prenant en compte cela, le président en exercice de la Cedeao, Bola Tinubu, insiste sur le fait qu’une intervention militaire sera la dernière option. En effet, la Sahel ne peut se permettre un conflit élargi entre plusieurs pays et leurs conséquences à long terme sur la sécurité et l’économie de la sous-région.

D’ailleurs, pour aller en ce sens, la Cedeao a envoyé une délégation présidée par l’ancien président nigérian, le général Abdulsalamani Abubakar et un influent chef religieux du nord du Nigéria, frontalier du Niger, le Sultan de Sokoto, Muhammadu Sa’adu Abubakar, dans le but d’instaurer un dialogue avec les militaires au pouvoir. Toutefois, cette visite a tourné court, puisque les émissaires n’ont pas été autorisés à rencontrer le général Tiani et ont quitté le territoire nigérien dans la soirée du 3 août.