NETTALI.COM - La sortie des deux procureurs de la République, de Dakar et de Pikine-Guédiawaye pour faire le point sur les arrestations et les procédures, suite aux violentes manifestations du début de ce mois de juin, place Ousmane Sonko au cœur des poursuites. Des sources judiciaires estiment que la personne non identifiée (X) ne serait personne d’autre que le maire de Ziguinchor qui serait accusé d’appel à l’insurrection.

Les scénarii de février 2021 se dessinent encore pour le leader de Pastef-Les Patriotes, Ousmane Sonko. Au lendemain de sa conférence de presse du 7 février 2021 pour se laver à grande eau de cette affaire dite «Sweet Beauté», le maire de Ziguinchor était sous le coup d’une poursuite pour appel à l’insurrection. Cette fois encore, des sources estiment que les deux procureurs de la République, de Dakar et de Pikine-Guédiawaye, visent aussi Ousmane Sonko, pour appel à l’insurrection.

«Ces procédures visent également à situer les responsabilités de toutes les personnes instigatrices de ces violents attroupements. Par conséquent, une information judiciaire a été ouverte contre X», a écrit le procureur de la République de Dakar, Abdou Karim Diop, dans son communiqué. Quant au chef du Parquet de Pikine-Guédiawaye Amadou Seydi, il dit, dans sa note : «Face aux pillages, actes de vandalisme, destructions de biens publics et privés et aux pertes en vies humaines, la Parquet a requis aussi l’ouverture d’une information judiciaire contre X pour situer les responsabilités.» Ainsi, des sources judiciaires estiment clairement que ces deux parquetiers viseraient Ousmane Sonko qui n’a pas cessé d’appeler à l’insurrection, surtout quand il demandait à ses militants et sympathisants des régions de le rejoindre pour le combat final (thioki fin). Seulement, les mêmes sources n’ont pas manqué de noter le manque de logique ou de courage des autorités judiciaires qui, bien qu’ayant identifié Sonko, continuent de viser X.

Pour la procédure de 2021, il faisait suite à l’inculpation de 19 manifestants pour «association de malfaiteurs, organisation d’un mouvement insurrectionnel, violence et voie de fait à agent de la Force publique dans l’exercice de ses fonctions, de dégradation de biens appartenant à l’État et d’incendie criminel".

Ces personnes, accusées d’avoir saccagé des maisons et incendié des voitures, seraient la conséquence de la sortie de Ousmane Sonko faite la veille de ces manifestations. «Les combines pour éliminer les adversaires politiques doivent cesser. La persécution des opposants doit aussi cesser. Les opposants n’ont aucun droit et doivent tout le temps surveiller leurs arrières. Une démocratie ne fonctionne pas de cette façon. C’est pourquoi, cette fois-ci ne sera pas une mince affaire pour eux. L’heure n’est plus aux discussions de salons et commentaires sur les réseaux. L’heure est au combat, au prix de nos vies. Nous avons l’habitude de dire que le peuple sénégalais n’est pas un peuple combattant… Cette accusation est la énième peau de banane que le pouvoir veut glisser sous le pied de ce projet de Sénégal nouveau, mais cette accusation est la goutte de trop. Nous ne devrons montrer aucun signe de faiblesse ! Soyons prêts à affronter Macky Sall qui ne respecte pas la Justice, ni les procédures», disait Ousmane Sonko. Ainsi, le procureur de la République qui avait confié ce dossier au Doyen des juges, avait visé X. En fait, selon beaucoup de sources judiciaires, il est clairement établi que le procureur de la République vise Ousmane Sonko.