NETTALI.COM - En conférence de presse ce mardi 13 juin, le Conseil national du patronat (CNP) a regretté les 72 heures d’émeutes qui ont éclaté suite à la condamnation du leader de Pastef le 1er juin dernier. Selon ces acteurs du secteur privé, les manifestations violentes et meurtrières qui ont stoppé le rythme de l’économie sénégalaise ont engendré des centaines de milliards de pertes.

Les présidents des groupements sectoriels et les directeurs généraux d'entreprises fortement impactées ont fait le point sur les graves préjudices subis, mais aussi sur les conséquences si de tels actes se multiplient et que cette situation perdure.

"Notre message, celui de tout investisseur national et étranger, est qu'il n'est pas acceptable et incompréhensible que l'Entreprise continue d'être ciblée, saccagée, pillée, brûlée et sacrifiée en raison de différends et de divergences politiques.
Aujourd'hui inquiétudes et incertitudes nous animent tous ! Alors si cette violence continue, il faudra faire face à la réalité économique :
Sera-t-il encore possible d'approvisionner en carburant les stations-services... Les
banques ne seront-elles pas obligées de mettre en place un service minimum avec les Distributeurs Automatiques de Billets (DAB)... Que dire du secteur du tourisme et du transport aérien... Des chaines d'approvisionnement et la grande distribution... Des chantiers d'infrastructures... Des télécommunications, de la Fintech et du numérique....?", s'est interrogé le président du CNP, Baïdy Agne.

"La vérité, nous la disons. Nous risquons de subir une crise beaucoup plus profonde que celles de la Covid-19 et de la hausse des cours mondiaux des denrées de 1ère nécessitée, sans oublier les chocs exogènes auxquels nous sommes actuellement confrontés.
Le CNP rappelle que les risques d'investir, de créer des emplois, de contribuer substantiellement à travers les impôts au budget de l'Etat, de donner une protection sociale aux travailleurs, c'est l'investisseur national et étranger qui les prend !", a fait savoir le président du Conseil national du patronat devant la presse. Avant de faire un petit rappel :
"Le CNP rappelle qu'en milieu professionnel, la non-discrimination politique, ethnique, religieuse, ainsi que par rapport au sexe et à nos langues nationales, entre autres, c'est aussi l'investisseur national et étranger qui l'applique !
Que l'on se comprenne bien !
Brûler et piller une Entreprise quelle que soit sa taille, c'est bien plus que détruire des investissements privés... Oui, c'est priver des sénégalais d'emplois et de revenus... C'est moins de recettes fiscales pour l'Etat pour soutenir notre population... C'est inviter les
investisseurs nationaux et étrangers à regarder ailleurs, d'autres pays plus sécurisants et protecteurs de leurs droits".

Selon les acteurs du secteur privé, le Sénégal ne doit pas perdre son lustre d'antan, un pays de paix et de stabilité.
"Gardons à l'esprit que notre pays a l'avantage d'être cette nation exceptionnelle de paix sociale, de pluralisme politique, de diversité socio-culturelle et de performances
économiques que bien des pays du monde nous envient.
N'oublions pas qu'aujourd'hui le Monde se divise, se reconstruit en nouveaux blocs, et invite les nations à faire face à des enjeux de souveraineté économique et de défense nationale sans précédent, mais aussi d'intolérance, de discrimination, d'obscurantisme", dit-il.

14 banques saccagées!

Comme tous les autres secteurs, celui bancaire n'a pas aussi été épargné par cette crise. Selon l’administrateur général de la Banque de l’Habitat, Bocar Sy 14 banques ont été attaquées. Chacune d'elle a enregistré une perte estimée à 150 millions CFA.

Pour sa part, Wave a annoncé une baisse de 40% de l’utilisation de ses services pour un total 7 millions de clients impactés par la coupure d’internet.