NETTALI.COM - Le Front pour une Révolution Anti-impérialiste Populaire et Panafricaine (FRAPP) est très remonté contre le ministre de l'Education nationale. Le mouvement s'oppose aux réformes que compte poser l'Etat du Sénégal dans deux écoles franco-sénégalaises: Dial Diop et Fann de Dakar. Des réformes consistant à "mettre en compétition les postes des 29 enseignants sénégalais de ces deux écoles.

"Monsieur le ministre de l'Education nationale, c’est avec consternation que nous avons appris que vous avez décidé de mettre leurs postes en compétition pour que les enfants des ministres, membres de l'Assemblée nationale, religieux, Cse, hauts gradés de l'armée ne connaissent pas de grèves. Pour protéger ces enfants de ces sénégalaises et sénégalais particuliers des grèves qui caractérisent la crise de l’école sénégalaise, votre ministère a décidé que dorénavant l’enseignant sénégalais devra prendre une disponibilité. Autrement dit, fait inédit dans la gestion du personnel du ministère de l’Education nationale, les postes de ces 29 enseignants sont mis en compétition alors qu’ils n’ont pas demandé à les quitter. Cerise sur le scandale, l’Etat français qui disait aux 29 enseignants sénégalais qu’il n’était pas leur employeur, a recruté dans les locaux de l’ambassade de France au Sénégal 18 enseignants qui les remplaceront" a déclaré le FRAPP à travers un communiqué parvenu à nettali.com ce lundi.

"Si ces réformes ne sont pas abandonnées, le FRAPP déroulera une feuille de route dont le premier point sera la publication des noms de celles et ceux, du gouvernement, de l’Assemblée nationale, du Conseil économique social et environnemental, de l’armée, de la gendarmerie…qui ont leurs enfants et petits enfants dans ces écoles", promettent Guy Marius Sagna et Cie.

"Non à un Thiaroye 44 bis. Depuis 1974, l’Etat néo-colonial du Sénégal réserve ces deux écoles franco sénégalaises à une catégorie particulières de sénégalaises et de sénégalais alors que pour d’autres sénégalais (les masses ouvrières, paysannes et populaires) il sabote l’école publique. Cela ne vous a pas suffit. Parce que les 29 enseignants sénégalais qui y travaillent, demandent des primes justes et légitimes, parce qu’ils ont osé – crime de lése-majesté - participer à des grèves, face au refus de l’Etat de les entendre, votre ministère a décidé de privatiser ces deux écoles et de changer le statut des enseignants sénégalais qui y sont", a laissé entendre le mouvement.

"Le FRAPP exprime son désaccord total face à la gestion par l’Etat néocolonial sénégalais de ces deux écoles franco-sénégalaises de 1974 à nos jours, mais également face à ces réformes anti-nationales, anti démocratiques et anti-populaires. Ces réformes sont l’équivalent de la répression criminelle qui s’est abattue sur les tirailleurs sénégalais au camp de Thiaroye en 1944. Avec la grave différence que cette fois-ci, le Sénégal est politiquement indépendant depuis 1960. Cette fois-ci, ce n’est pas un blanc français qui a tiré sur la gâchette, mais un noir sénégalais élu pour servir le peuple sénégalais", insiste-il.