NETTALI.COM - Aminata Touré ne mâche pas ses mots. Prenant part, ce lundi, à une conférence de presse du F24, l'ancienne Première ministre a interpellé Macky Sall et son épouse sur la gravité de la situation actuelle du pays. 

De tous les leaders du F24, Aminata Touré est sans doute celle qui connaît le mieux le président de la République. C'est en tout cas ce qu'elle a rappelé ce lundi face à la presse. C'est pourquoi, d'ailleurs, elle a préféré s'adresser directement à Macky Sall et à son épouse. Et c'est pour leur dire : "M. Le Président, l'heure est très grave."

"Je veux m'adresser directement au Président Macky Sall. En 2011, on était ensemble à la Place de l'Obélisque où Mamadou Diop a été assassiné. Nous disions non au troisième mandat. Nous n'aurions jamais imaginé qu'on en serait là aujourd'hui", déplore Première ministre. Qui insiste : "M. Le Président, l'heure est très grave. N'écoutez pas ceux qui vous poussent dans cette voie sans issue. Le Sénégal fait la une de toute la presse internationale alors que notre pays était appelé l'exception africaine. Nous faisons désormais partie des pays qui battent les records de journalistes arrêtés."

"16 morts! Il est temps d'arrêter. Il n'y a pas de terroristes dans ce pays. Il faut arrêter cette violence, arrêter cette affaire de troisième mandat. Il faut libérer les détenus. Voici les voies de solutions", conseille Aminata Touré. Selon elle, il faut que tous ceux qui le veulent puissent être candidats à la prochaine présidentielle. "Il faut sauver le peu qui reste à sauver. Mais les 16 morts ne peuvent pas rester impunis", prévient le présidente de Mimi 2024.

Reprenant son adresse au chef de l’Etat, Aminata Touré recadre : "Cela ne vous honore pas de vous battre contre votre peuple." A en croire l'ancienne ministre de la Justice, des enquêtes seront menées pour identifier  "les fameux nervis" et les traduire en justice. "C'est cette jeunesse qui vous a élu. Dix ans après, vous ne pouvez pas vous battre contre ces mêmes jeunes", lance-t-elle au chef de l’Etat. Avant de demander à la première dame de parler à son mari. "Il faut que cette histoire de nervis s'arrête. On va saisir toutes les juridictions qui ont une compétence universelle", dit-elle. Et de poursuivre à l'endroit de Mariéme Faye Sall : "Vous avez une responsabilité première."