NETTALI.COM - L’Egypte aurait-elle dû organiser la coupe d’Afrique des Nations des U 20 ? Une question à laquelle l’on est tenté de répondre par la négative, tant le comportement du pays hôte a laissé à désirer. Le fait d’être sorti très tôt de la compétition, doit-il pousser à certains comportements ou commentaires si peu amènes ? Assurément non car il y a des actes qu’un pays organisateur, ne serait-ce que par fair-play et parce qu'il accueille les autres pays , ne devrait jamais poser.

Les Pharaons qui étaient donnés pour favoris, mais ont malheureusement fait un grand passage à vide en concédant un match nul face aux Mozambicains, avant d’enregistrer une défaite contre le Nigéria (1-0) et se faire étriller d’un 4-0 face au Sénégal.

La vérité est que l’Egypte en tant pays organisateur, a fait le pire des tournois avec zéro but marqué et beaucoup de buts encaissés. La posture inconséquente est que des voix se sont élevées en Egypte pour déplorer les conditions de préparation, au moment où le staff a préféré se défausser sur des supposées fraudes à l’âge. Signe d'une mauvaise fois notoire !

Comme lorsque l’entraineur des gardiens Ehab Galal se fend auprès du média « Sada El Balad », d’un commentaire assez tiré par les cheveux pour justifier la débâcle égyptienne  : « la plupart des équipes africaines comptent de nombreux joueurs avec de faux âges. Le gardien sénégalais par exemple semble plus âgé, ainsi que le joueur numéro 3 du Nigéria qui semble être vieux et d’autres joueurs du Nigéria », a-t-il déclaré.

Un jugement d’un mauvais perdant qui n’est en réalité basé que sur une appréciation visuelle. Les fraudes sur l’âge sont certes une réalité en Afrique, mais de là à accuser sans preuve tangible, il y a des limites que l’entraineur des gardiens n’aurait jamais dû franchir quand bien même, il est chez lui en Egypte. La fédération égyptienne aurait dû l’inciter à plus de retenue, plutôt que de le laisser faire prospérer un tel discours de mauvaise foi.

Frauder sur les âges, est d'ailleurs devenu un grand risque car depuis la Can U 17 en 2019 ayant entraîné la disqualification de la Guinée, la Confédération africaine a durci le ton contre toute tentation de fraude, avec à la clef de lourdes sanctions encourues par leurs auteurs.

Au-delà, la question à poser à cet entraineur, est de savoir où il situe l’Egypte ? En Afrique ou en dehors ? Lorsqu’il parle des équipes africaines, met-il l’Egypte là dans ? Ou l’en sort-il ? Une bonne question. C’est en effet une bonne vieille mauvaise habitude chez les Africains à peau blanche (Maghreb et Makhrech avec l’Egypte) que de se considérer hors d’Afrique en se fondant sur une différence liée à la couleur de la peau, alors qu’ils disputent la coupe d’Afrique ! Pourquoi ne feraient-ils pas bande à part ?

Le comportement du pays hôte, au-delà de ces considérations assez déplacées sur les pays d’Afrique et les accusations de fraude sur les âges, est à déplorer. Au regard surtout de la manière dont les stades sont désertés, suite à l’élimination sans victoire aucune et deux défaites du pays hôte.  Pas un chat dans les stades. Même pas pour la finale ! Honteux et lamentable ! Un spectacle tout simplement affligeant qui dénote un manque de respect et de considération pour l'Afrique noire, doublé d’un manque d’hospitalité. Le pays regorge pourtant de militaires et d’écoles de football etc que les autorités égyptiennes auraient pu mobiliser pour combler ce désert. Et pourquoi pas pendant qu’on y est, ne pas déclarer gratuites les entrées pour attirer du monde. Surtout que les matches sont d’une grande qualité.

Comment ne pas remarquer cette volonté de bon nombre d’Africains de peau blanche de se démarquer de l’Afrique subsaharienne, lorsqu’on a entendu d’autres types de commentaires comme ceux Sofiane Boufal qui a, lors de la victoire du Maroc sur l’Espagne, pendant la coupe, mis de côté l’Afrique subsaharienne ? Celui-ci avait en effet remercié les supporters de son équipe avant de dédier la victoire aux peuple marocain, du Maghreb et aux musulmans ? « Cette victoire appartient à tout le peuple marocain, à tous les peuples arabes, et à tous les peuples musulmans du monde », avait dit le joueur marocain avant de rétropédaler et de s’excuser surtout pour une rencontre pour laquelle tout le peuple d’Afrique, y compris subsaharienne, était derrière le Maroc.

Au point où en sont les Africains noirs dans leurs rapports avec les pays de l’Afrique blanche, ne faudrait-il pas commencer à songer à organiser des tournois uniquement entre pays d’Afrique noire ? Surtout après le comportement lamentable et les propos racistes et haineux du président tunisien Kaes Saïd dirigés contre les populations de l’Afrique subsaharienne. Sauf que la Tunisie compte beaucoup de Tunisiens de peau noire : Ce sont du racisme et de la stigmatisation à grande échelle qu’on n’aurait jamais imaginés à notre époque. Comme quoi même si les mentalités évoluent dans d’autres contrées du monde, au Maghreb et en Egypte, il subsiste encore des mentalités d’un autre âge. Mais heureusement que ce n’est pas le cas de tout le monde et de tous les Maghrébins. Aussi infime que puisse être ce nombre.