NETTALI.COM - Les propriétaires des deux bus entrés en collision à Sikilo (région de Kaffrine), causant 41 morts, ont atterri à la prison à Kaolack, au terme de leur face-à-face avec le procureur de la République. Ils ont été enfoncés par des victimes.

L’accident tragique, survenu dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 janvier 2023, à hauteur du village de Sikilo (région de Kaffrine) et ayant causé 41 morts et une centaine de blessés, a connu vendredi de nouveaux rebondissements. Les propriétaires des deux véhicules impliqués dans l’accident, à savoir : Birame Tine  et Moussa  Sow, ont été mis aux arrêts  par les gendarmes de la Brigade de Kaffrine. Au terme de l’enquête, ils ont été présentés vendredi devant le Procureur du Tribunal de grande instance de Kaolack.

D’après nos sources, il a été retenu contre les deux mis en cause, les griefs de mise en danger à la vie d’autrui et une suite de contreventions aux dispositions du Code de la route et de défaut d’assurance… Selon toujours nos sources, les deux propriétaires des bus mis aux arrêts ont été enfoncés par des victimes de l’accident, dont certaines ont été interrogées à titre de parties civiles. Ces «miraculés» ont révélé en chœur que les bus roulaient à vive allure. D’ailleurs, l’un d’eux a dénoncé le «manque de professionnalisme  notoire du chauffeur en partance pour Dakar».  D’après ses déclarations, «lorsque la roue avant gauche a éclaté, le chauffeur a automatiquement perdu le contrôle de son volant et le bus a dérapé du fait de l’excès de vitesse».  Cette déclaration a été confirmée par un autre passager qui a soutenu lui aussi avoir remarqué que les autres roues du véhicule en question étaient usées...

Les excuses des propriétaires des bus

Interrogés sur les griefs gravissimes à eux reprochés, les deux transporteurs ont avoué partiellement à l’enquête préliminaire. Birame Tine, accusé d’avoir exposé la vie d’autrui et d’enfreindre les dispositions du Code de la route, s’est défendu vaillamment. Flanqué de son avocat, Me Abdy Nar Ndiaye, B. Tine a confié : «Mon véhicule était en règle. Je disposais d’une assurance en cours de validité. Elle m’a été délivrée par la compagnie ‘’Salama Assurance’’.  Ma Carte grise aussi était valable, les services compétents de l’Etat l’ont d’ailleurs signée.  J’avais confié mon véhicule au défunt Samba Ndiaye qui était un chauffeur professionnel, titulaire d’un permis qui l’autorise à conduire des véhicules de transport en commun. En effet, j’ai relevé la preuve de légèretés avec des modifications de mon véhicule (Versailles et porte-bagage), je demande pardon.  Je suis conscient du drame que mon véhicule a causé…», a confessé B. Tine. Son camarade transporteur, Moussa Sow, poursuivi pour défaut d’assurance…, s’est aussi défendu. Après bouclage de l’enquête préliminaire, les deux mis en cause ont été déférés hier au parquet de Kaolack.

Au sortir de leur face-à-face avec le maître des poursuites, leur dossier a été corsé. Ils ont été inculpés respectivement pour mise  en danger de la vie d’autrui et diverses autres contreventions aux dispositions du Code de la route, relative à  la réception, à l’homologation, à l’immatriculation, aux pneumatiques et de défaut de souscription à la police d’assurance. Ils seront jugés mercredi prochain.

L’action publique éteinte pour les deux chauffeurs

L’action publique est cependant éteinte pour les deux chauffeurs des bus qui sont entrés en collision, causant cet accident tragique. Ils ont perdu la vie sur le coup. Conséquences de Droit : ils ne pourront plus répondre pénalement. Du coup, leur dossier est classé.