NETTALI.COM - Ousmane Sarr, Amadou Salam Diallo et Bayna Guèye, ces trois activistes jugés pour trouble à l’ordre public et manifestation interdite encourent 6 mois de prison dont 3 mois ferme. Ils seront fixés sur leur sort le 16 janvier prochain.

6 mois de prison dont 3 mois ferme, c’est la peine requise par le paquet contre les prévenus Ousmane Sarr, Amadou Salam Diallo et Bayna Guèye, attraits, ce jeudi, 12 janvier  2023, à la barre du tribunal d’instance de Dakar pour les délits de trouble à l’ordre public et manifestation interdite. A l’entame de ses propos, la déléguée du procureur a fait un rappel des faits. Les mis en cause, signale-t-elle, ont été interpellés, le 4 janvier 2023 par les éléments de la Sûreté urbaine à la devanture du petit palais qui est une institution du siège de la Primature. C’était le jour où le Premier ministre rencontrait la société civile. Ces derniers, occupant la voie publique sans autorisation, scandaient le nom de Pape Alé Niang. Ils ont été arrêtés et placés en garde à vue. Dans leurs déclarations préliminaires devant les éléments enquêteurs, ils n’avaient pas contesté les faits. Ils avaient soutenu avoir profité de l’évènement, pour demander la libération du journaliste de Dakar-matin.

De l’avis du parquet, les prévenus sont coutumiers des faits pour avoir été interpellés à plusieurs reprises pour les mêmes motifs. Ainsi, elle demande qu’ils soient déclarés coupables avant de les condamner à la peine requise.

Mais, devant le prétoire, les prévenus ont nié les faits en soutenant n’avoir pas manifesté. A les croire, ils ont été sur les lieux parce qu’ils ont été invités en tant que membres de la société civile.

Pour sa part, Ousmane Sarr a donné les raisons pour lesquelles il n’a pas répondu aux questions des enquêteurs.

La défense a plaidé le renvoi des fins de la poursuite sans peine ni dépens. Pour elle, le dossier est vide comme le désert du Sahara. « Ils ont été invités. S’ils se mettaient à tresser des lauriers au Premier ministre Amadou Ba, ils n’allaient pas être arrêtés. Cette arrestation est arbitraire », a plaidé l’un des avocats de la défense. Me Abdy Nar Ndiaye a plaidé dans le même sens en affirmant son désaccord avec les qualifications qui sont retenues contre les prévenus. Un autre avocat de la défense, Me Moussa Sarr, juge le réquisitoire trop « sévère ». A son avis, il n’y a pas eu de manifestation parce que tous les membres de la société civile ont pris part à cette rencontre et c’est à leur sortie que les trois jeunes ont scandé : « libérez Pape Alé. Macky Sall dictateur ».  Pour lui, cette arrestation est une dérive autoritaire. « Le texte visé n’est pas applicable », renchérit Me Khoureychi Ba.

L’affaire est mise en délibéré pour jugement qui sera rendu le 16 janvier prochain.