NETTALI.COM -Etait, hier, inscrite au rôle, l’affaire du père accusé de meurtre sur son fils. Après avoir disqualifié le délit de meurtre, le tribunal de grande instance de Tambacounda a condamné El Hadj Sangkou Camara à sept ans de prison ferme en plus d’une amende de 50 mille F CFA. Il est ce père qui avait projeté son fils contre un mur.

Parce que son fils pleurait beaucoup, El Hadji Sangkou Camara l’a projeté contre le mur. Arrêté, il a fait face au juge du tribunal de grande instance de Tambacounda, hier. Sur le fond, le juge a disqualifié les faits de meurtre reprochés à l'accusé El Hadj Sangkou Camara en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Il l’a déclaré coupable de ce chef d'inculpation et l’a condamné à sept ans d'emprisonnement ferme, en plus d’une amende de 50 000 F CFA. Âgé de 29 ans et maçon de son état, il va continuer son séjour carcéral à la Maison d'arrêt et de correction (Mac) de Tambacounda.

C’est dans un excès de colère, suite aux pleurs de l'enfant, qu’El Hadj Sangkou Camara avait projeté ce dernier contre le mur de sa chambre. L'enfant avait cogné une partie du lit avant de se retrouver inerte sur le sol. Le drame a eu lieu à Quinzambougou, dans la commune de Tambacounda, le 2 juin 2020. Il est ressorti des éléments de l'enquête que vers 3 h du matin, les agents de la Brigade de recherches du commissariat central de Tambacounda ont mis à la disposition du commissariat le nommé El Hadj Sangkou Camara soupçonné de meurtre sur son propre enfant âgé de 18 mois. Interrogé sommairement, le mis en cause déclarait avoir jeté son bébé sur le mur, parce que ses pleurs l'indisposaient, alors qu'il souffrait de douleurs au pied.

Khadidiatou Camara, l’épouse de Sangkou et mère de la victime, a expliqué qu'elle dormait avec leur fils Cheikh Tidiane. Et son mari l'a réveillée en pleine nuit pour lui dire que les pleurs du petit le dérangeaient. Elle a ajouté qu'elle s'était mise à préparer de la purée pour l'enfant quand, tout à coup, son époux l'avait pris pour le projeter violemment contre le mur. Toujours selon Khadidiatou, son mari avait pris l'enfant pour le jeter encore au sol. Celui-ci était resté inerte. C'est ainsi qu'elle a crié au secours pour ameuter le voisinage. Khadidiatou a également fait savoir que son époux était devenu nerveux, après une blessure à la jambe, suite à un accident. Le certificat médical établi au centre hospitalier régional de Tambacounda par le docteur Abou Bakry Daff, constatait sur le corps de Cheikh Tidiane Camara, entre autres, une fracture temporo-pariétale bilatérale avec jonction au niveau de l'occiput, une rupture méningée avec issue de matière cérébrale, une hémorragie méningée et concluait à une mort par traumatisme cranioencéphalique.

Devant la barre de la chambre criminelle, rapporte EnQuête,  l'accusé a réitéré les propos, tout en soulignant qu'il n'avait pas l'intention de tuer son fils. Sur les raisons de son acte, il explique qu'étant victime d'un accident, il a une blessure au niveau de la jambe qui lui procure des douleurs insoutenables la nuit. S'y ajoute que cette nuit-là, l'enfant n'arrêtait pas de pleurer. Il avait réveillé sa maman pour qu'elle prenne soin de lui. Il ne pouvait pas dormir. C'est pourquoi, sous le coup de la colère, il s'est emporté et a commis l'irréparable.

Le parquetier a estimé que rien ne justifie l'acte du prévenu. Selon lui, le mis en cause a agi sous l'effet de la colère, mais savait ce qu'il faisait. C'est pourquoi il a qualifié les faits de meurtre. Il a également requis contre lui la réclusion criminelle à perpétuité.

La défense a soutenu que son client a agi sous l'effet de la colère et ne voulait pas tuer son fils. C'est ainsi qu'il a requis la disqualification des faits en coups mortels. Il a également sollicité des circonstances atténuantes et la clémence de la chambre.