NETTALI.COM  - Sur le chemin des locales de janvier 2022, la "Grande coalition de l’opposition" sera lancée ce mercredi. Mais beaucoup lui prédisent déjà une mort certaine. La cause : l'alliance aura du mal à survivre aux égos des uns et des autres. 

Une grande coalition pour faire face à la machine Benno Bokk Yakaar aux élections locales prévues en janvier 2022. C'est le défi de l'opposition. Au début, quatre partis ou organisations étaient sur la ligne de départ. Le Parti démocratique sénégalais (Pds) de Me Abdoulaye Wade, le Pur de Serigne Moustapha Sy, Pastef d'Ousmane Sonko et Taxawu Senegaal de Khalifa Ababacar Sall. Un premier noyau qui sera ensuite ouvert aux autres partis. Par cette démarche, les initiateurs voulaient éviter d'être infiltrés par le régime de Macky Sall qui n'hésiterait pas à "acheter" certains partis afin de faire imploser la coalition. Mais la démarche a fait naître une grosse polémique. Certains n'hésitant pas à dénoncer ce qu'ils qualifient de stratégie d'exclusion. C'est le cas de Thierno Bocoum qui parle d'"alliance calculée et politicienne". Ce qui a obligé les initiateurs de la "Grande coalition" à rectifier le tir. "La démarche n'était pas bonne. Mais je pense qu'ils sont en train de revoir tout cela et on va s'entendre", a révélé, vendredi dans l'émission Peñcoo de Walf Tv, l'ancien Premier ministre Abdoul Mbaye. Et la suite semble lui donner raison.

Bougane Gueye Dany qui dirige une coalition d'une quarantaine d'organisations a annoncé, lundi, sa décision d'intégrer la "Grande coalition". Le même jour, Dr Babacar Diop, secrétaire général des Forces démocratiques du Sénégal (Fds-Les Guelwaars) a confirmé, sur la chaîne de télévision privée Walf Tv, avoir été impliqué dans le processus depuis le début, rejetant ainsi la thèse de la stratégie d'exclusion.

Toutefois, le plus difficile est à venir pour cette "Grande coalition". D'aucuns lui prédisent une guerre des égos qui pourrait constituer les germes de son implosion. Et pour cause, on va vers des élections locales où il faudra des arbitrages périlleux à la base. Et les ambitions se font déjà entendre. A Saint-Louis par exemple, Cheikh Bamba Dièye rêve de retrouver son fauteuil de maire au moment où le Pds, désireux de renouer avec son passé glorieux, ne lui fera pas de cadeaux. D'autant que, selon certaines indiscrétions, le parti de Wade est toujours dans le "clair-obscur". Même cas de figure à Thiès où il faudra arbitrer entre Birame Soulèye Diop de Pastef, Babacar Diop des Fds, entre autres. Pour le cas de la mairie de Dakar, Barthélemy Dias de Taxawu Senegaal semble avoir une longueur d'avance. Mais rien ne garantit qu'il aura le soutien de toute l'opposition. A Ziguinchor, Ousmane Sonko est investi par son parti, mais il n'a toujours pas donné de suite. Les mêmes cas de figure risquent de se poser dans bien d'autres localités du pays.

A cela, il faut ajouter les égos des leaders au sommet. Un homme comme Ousmane Sonko se voit déjà chef de l'opposition alors que c'est un secret de polichinelle de dire que tous les chefs de partis ne le portent dans leur cœur. Des hommes comme Thierno Alassane Sall et Bougane Gueye Dany ne lui acceptent ce leadership. Ainsi, selon certaines sources, le scénario le plus probable est de voir l'opposition partir aux locales en plusieurs blocs. Chacun selon ses affinités et en fonction des enjeux propres à chaque localité.