NETTALI.COM - Après l’accident survenu à Kaolack et les manifestations qui en ont découlé, le président de la Chambre de commerce de Kaolack s’est entretenu avec les chauffeurs sénégalais et maliens. Pour lui, les vrais acteurs ne sont pas impliqués dans le système du transport. Il a aussi mis en garde contre tout blocage des camions maliens. 

Au lendemain de l’accident qui s’est produit récemment à Kaolack, Serigne Mboup se prononce sur la situation des gros porteurs, dans un entretien qu’il a accordé au journal Enquête et paru ce mardi.

Selon le président de la Chambre de commerce de Kaolack, c’est grâce à ces  gros porteurs « qu’il y a échange de marchandises ». Précisant sa pensée, il souligne : « Le transport routier a besoin d’alternatives, afin de réduire le temps que les transporteurs passent sur la route. Nous avons plusieurs projets à Kaolack, comme la redynamisation du port. Sur ce point, il y a des avancées. Aujourd’hui, nous avons plus de 200 bateaux qui y passent. Ces bateaux passaient par Dakar pour aller à Kédougou. En même temps, nous avons un projet de port sec, avec le réseau ferroviaire. Mais cela dépend actuellement de l’Etat, avec la rénovation du chemin de fer. Mais le plus important est la réglementation du transport, car le transit de plus de 400 à 500 camions par jour à Kaolack, avec la circulation dense au cœur de la ville, il est urgent de trouver des solutions et de régler de manière définitive ce problème ».

A la question de savoir s’il y a nécessité d’avoir une voie de contournement, il répond : « Ce n’est même pas une nécessité, mais une obligation d’avoir un système de transport efficace. Et cela réduit les coûts. Pour éviter les accidents et mettre à l’abri la population, la meilleure solution est de créer très rapidement une voie de contournement. C’est un projet et depuis cinquante ans on en parle, mais quand même, à la Chambre de commerce de Kaolack, nous sommes en train de voir comment investir sur des aires de stationnement, pour que les chauffeurs puissent se reposer. Tout cela peut aider à éviter les accidents, car si le chauffeur ne se repose pas, il peut créer des dégâts sur la route. Les chauffeurs maliens disent qu’ils ne peuvent pas se garer n’importe où. Ils sont victimes d’agressions et de vols dans les communes et villages. Le Sénégal et le Mali entrent dans le cadre du corridor. Il y a un respect des textes établis. C’est pour cela qu’ils préfèrent rouler toute la nuit. Il est nécessaire de créer des aires de repos. Il faut que les Sénégalais sachent que le Sénégal a un intérêt dans le fait que les Maliens viennent récupérer leurs marchandises au port de Dakar. Si aujourd’hui, nous ne créons pas les conditions nécessaires pour permettre aux Maliens d’utiliser le port de Dakar convenablement, ils vont aller ailleurs. Ils ont d’autres possibilités avec d’autres pays comme la Côte d’Ivoire, la Mauritanie et la Guinée. Le Sénégal est beaucoup plus accessible pour eux. C’est une opportunité à saisir et si le Sénégal bloque les camions maliens, les autres peuvent en profiter. Cela va engendrer des pertes économiques et de productivité ».

Au rayon de la gestion du transport à Kaolack, Serigne Mboup voit « que les tâches ne sont pas bien définies, parce qu’il y a des gens qui ne connaissent pas le secteur qui y sont, c’est-à-dire ceux qui achètent leurs camions et recrutent des chauffeurs, dont la spécialité n’est pas le transport. Cela crée de l’anarchie ». « De ce fait, la chambre travaillera à les organiser. Nous l’avons commencé avec la Commission transport de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Kaolack. Nous allons continuer à discuter avec eux, afin de créer une harmonie. Ce que nous avons fait aujourd’hui est un grand pas », se réjouit-il.