NETTALI.COM – Bougane Gueye Dany pense que l’unité de l’opposition, en direction des prochaines locales, est une nécessité, pour empêcher toute candidature de Macky Sall en 2024. Il a porté l'alerte à l'émission "Salon d'honneur". A l'occasion, il a défié Macky Sall, l'invitant à un débat public sur la question de l'emploi des jeunes. 

Ce mercredi soir, Bougane Gueye Dany a invité le chef de l'Etat à un débat public sur la question de l'emploi des jeunes. « Le présent de l’Apr, je l’invite à un débat publique sur l’emploi des jeunes », exhorte-t-il, solennellement. Les animateurs de l'émission, principalement Mamadou Bitèye, ont engagé Walf Tv pour organiser ce débat, si Macky Sall répond favorablement à la proposition.

L'homme d'affaire, aux multiples casquettes, a aussi appelé à un rapprochement des forces de l’opposition, en direction des élections locales. « Ma volonté est que toute l’opposition soit unie comme un seul homme, aux locales, pour affronter Benno. Il y a la jurisprudence tirée des Législatives de 2017. Si Manko et la coalition du Pds étaient ensembles, ils allaient remporter ces élections. Malheureusement, le choc des ambitions, qui a causé la dispersion des forces, a donné ces résultats. La division de l’opposition renforce le pouvoir, qui pourrait rafler toutes les mairies. L’union est d’autant plus indispensable que s’ils remportent ces prochaines élections, ils vont amorcer 2024 en toute quiétude. Si Macky Sall gagne les locales, il va se représenter en 2024 », avertit le patron de D-Media.

« Si Macky Sall gagne les locales, il va se représenter en 2024 »

Bougane Gueye Dany a aussi été interpellé que ses relations avec Ousmane Sonko, mais il a préféré passer l’éponge, sur la passe d’armes qui les a opposés, par le passé ; notamment lors des inondations.

Au sujet de la cote de popularité que le leader de Pastef aurait tirée de l’affaire « Sweet Beauté », Bougane la relativise en ces termes : « Les émeutes sont la conséquence des restrictions liées au coronavirus. J’avais alerté dès le mois de novembre. Malheureusement, ceux qui nous dirigent n’écoutent pas », a dit le leader de « Geum sa bop » ; non sans préciser sa pensée lorsqu’ il souligne : « Quand il est question du Sénégal, on doit transcender les égos. En tout cas pour moi Bougane, c’était un combat de principe pour la sauvegarde de notre démocratie et de l’Etat de droit. Deux opposants ont été auparavant  guillotinés », fait-il référence au sort de Khalfia Sall et de Karim Wade, en ignorant royalement Ousmane Sonko.

Relancé par Aliou Sow, qui lui rappelle que tout a déclenché par l’affaire « Sweet Beauté », il feint d’ignorer la question et poursuit : « L’histoire de Karim Wade, c’était une demande sociale. Mais dès lors que les poursuites se sont arrêtées à Karim Wade, tout a été biaisé. On nous dit qu’il nous doit 136 milliards. Comment alors a-t-il été exfiltré de prison pour être exilé nuitamment, alors que pendant ce temps, des personnes vulnérables sont en prison pour avoir volé un poulet et pourvoir à leur subsistance ? De qui se moque -t-on ? Je suis contre l’amnistie de Khalifa Sall et de Karim Wade. Ce serait leur rendre un mauvais service. Karim Wade n’a jamais demandé à être amnistié, Khalifa Sall non plus. On amnistie des faits et si l’on amnistie des faits de 2001 à 2020, qu’est-ce qui va alors advenir des dossiers mis sous le coude (par Macky Sall) », soupçonne encore Bougane ; précisant : « En ce qui concerne Khalifa Sall, il a été emprisonné suite à un rapport de l’Inspection générale d’Etat. Alors qu’un rapport de la Cour des comptes, sur la même gestion, l’a félicité. Forcément, il faut que les gens doutent », relève-t-il.

En définitive, décline-t-il de parler de l’affaire « Sweet Beauté » : « Pour cette histoire de people, je n’entre pas dans les faits. Pour moi, c’était la démocratie sénégalaise qui était menacée. Je préfère garder ma naïveté en politique et croire qu’il (Sonko) va se comporter de la même manière, si je faisais l’objet de persécution ».