NETTALI.COM- Le Front de résistance nationale (FRN) rejette les conclusions de l’audit du fichier électoral jugé « fiable ». Selon Aldiouma Sow, chargé des élections de Pastef et porte-parole du jour, l’actuel fichier ne garantit pas une élection transparente et mérite d’être corrigé.

« Il faut dire d’emblée que nous nous inscrivons en faux contre une telle conclusion ». Ces propos, sont de Aldiouma Sow, le chargé des élections de Pastef, qui portait la parole de l’opposition. Réunie autour du Front de résistance nationale (FRN), celle-ci faisait face à la presse pour analyser les conclusions de l’audit du fichier électoral. Si l’Etat le juge « fiable », le FRN estime que « le fichier, tel qu’il est constitué, ne garantit pas une élection transparente, mais, montre également qu’il y a du travail à faire ».

Selon Aldiouma Sow, deux éléments fondent leur position : d’une part, la méthodologie qui a été employée par les experts commis pour faire cet audit et d’autre part, les informations contenues dans ce rapport. Pour étayer son propos, il rappelle que « l’opposition avait demandé à ce que cet audit se distingue des précédents parce qu’il devait être un audit sur pièce et sur place ». Car, argue-t-il, « dans le passé, la plupart des audits qui ont été faits ont été plus ou moins des audits informatiques et systémiques. Cette fois ci,  l’opposition, après avoir reçu ce fichier électoral et la carte électorale, a procédé à leur diagnostic ».

Analysant la démarche méthodologique, l’opposition renseigne que sur beaucoup de questions qu’elle avait posées à l’équipe des experts, il n’y a pas eu de réponses. « C’est pourquoi ils n’ont pas répondu au nombre anormalement élevé de certificats de résidence lors de l’inscription sur les listes électorales. Parce que l’opposition avait suspecté que le fichier contient des électeurs qui ne sont pas des Sénégalais. Ils n’ont pas apporté la réponse sur les 515 645 électeurs qui sont dans le fichier électoral sur la base de certificats de résidences qui ne respectent pas les critères de l’article L36 du Code électoral », déplore M. Sow. Qui ajoute : « ils n’ont pas apporté de réponse, lorsque nous leur avons demandé si la carte électorale ayant servi à l’organisation de ces élections respectait les articles L65 et L66 du Code électoral. Ils n’ont pas pu établir que la carte électorale est le fruit des procès-verbaux issus des comités électoraux ».

En outre, le FRN dit avoir constaté une utilisation massive des extraits de naissance portant sur 9 00 mille 442 électeurs qui sont entrés dans le fichier électoral au moyen d’extraits de naissance équivalent à 13,5% de l’électorat dans le fichier.

Ces manquements soulevés, les opposants relèvent que « le fichier, avant d’être une donnée informatique à laquelle on demande un certain nombre d’informations, est un outil électoral dont les caractéristiques et la procédure d’élaboration sont décrites par la loi ». Par conséquent, disent-ils, « à chaque fois que ces procédures ne sont pas respectées, on ne peut pas conclure à la fiabilité du fichier. Or, les experts eux-mêmes concluent en disant que certaines dispositions de la loi n’ont pas été respectées ».

En somme, selon leur conclusion, « le fichier électoral ne reflète pas la démographie du pays » et « on ne peut pas se targuer d’avoir une légitimité d’élections organisées sur la base de ce fichier électoral ».

Par rapport à la question du parrainage, l’opposition relève que les auditeurs ont avoué eux-mêmes, qu’ils n’ont pas eu de rencontre avec les membres du Conseil constitutionnel ni disposé du logiciel ayant servi à contrôler les listes de parrainage qui ont été déposées.

Au regard de ces griefs, le FRN estime qu’on ne peut pas se baser sur un tel rapport pour dire que le parrainage a été fait de manière conforme.