NETTALI.COM – Installation d’un gouvernement parallèle dès la prestation de serment de Macky Sall. C’est ce à quoi les Forces démocratiques du Sénégal (Fds) appellent les partis d’opposition. Babacar Diop, secrétaire général dudit parti, l’a dit au cours d’une conférence de presse tenue jeudi à Dakar. Pour cet allié de Idrissa Seck, pas question de répondre à l’appel au dialogue du président de la République.

«L'opposition doit s'organiser politiquement pour imposer un rapport de force à ce régime. Un gouvernement parallèle se peaufine.» Ce sont les mots de Babacar Diop. Cet ancien du Parti socialiste et allié de Idrissa Seck lors de la dernière présidentielle se veut formel. Pour lui, il n’est pas question de reconnaître Macky Sall comme président de la République. «La conscience des démocrates du pays et du monde entier est interpellée. La tradition d’une élection libre et transparente établie depuis plusieurs décennies, et qui faisait du Sénégal un modèle de démocratie en Afrique, a été brutalement rompue. Macky Sall en portera la lourde et triste responsabilité devant l’histoire», a dit le leader des Forces démocratiques du Sénégal au cours d’une conférence de presse jeudi à Dakar. Pour lui, le pouvoir a commis «un crime odieux contre la démocratie».

«Le scrutin a été entaché de graves irrégularités. Des centaines de milliers de Sénégalais ont été privés de leur droit de vote, certains victimes d’une rétention arbitraire de leurs pièces d’identité, d’autres parce que leurs noms soigneusement sélectionnés ont été rayés des listes d’émargement dans les bureaux de vote. A cela, s’ajoute le gonflement artificiel de la population électorale dans les régions jugées favorables au régime. Le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, a bien réussi son coup. Malheureusement, la démocratie sénégalaise en prend un sacré coup», souligne-t-il. Suffisant alors pour rejeter «totalement les résultats préfabriqués par Aly Ngouille Ndiaye, et validés par une justice aux ordres».

Parce que, pour Docteur Babacar Diop et les Fds, ces résultats ne sont nullement conformes à la volonté populaire. «La vérité est que Macky Sall a perdu la confiance des Sénégalais. Il est le choix des juges du Conseil constitutionnel, et non celui du peuple souverain. Macky Sall n’est plus le président de la République du Sénégal. Il en sera ainsi jusqu’à la tenue d’un nouveau scrutin libre et transparent», martèle-t-il. Avant d’appeler l’opposition à en tirer toutes les conséquences politiques par «l’installation d’un gouvernement parallèle le 01 avril prochain, date de prestation de serment du président autoproclamé».

Allant plus loin, les Fds mettent l’opposition en garde contre l’appel au dialogue du «président autoproclamé». «Cet appel est une invite à un cirque politique qui aurait pour conséquence de légitimer le coup d’Etat électoral du président sortant. En conséquence, les Forces Démocratiques du Sénégal (Fds) demandent à l’opposition de refuser ce jeu de dupes. La seule priorité, c’est la mobilisation pour la libération des otages politiques et le respect de la souveraineté populaire», estime Babacar Diop.