NETTALI.COM - Un policier radié pour s’être prosterné devant son guide Serigne Modou Kara. Une info pas tout à fait exacte quant aux raisons invoquées, si l’on en croit le conseiller technique au ministère de l’intérieur Maham Ka, invité de "Jakarloo" sur la TFM et deux autres quotidiens de la place. Les thèses différent en tout cas sur le sujet. Toujours est-il que l’affaire soulève de la passion et suscite moult interrogations.

Elle emprunte même des chemins inquiétants. Certains y voient une attaque contre le Mouridisme, là où d’autres préviennent contre un affaissement de l’Etat si on n’y prend pas garde. Deux logiques qui s’affrontent et qui posent la question de la posture des agents de l’Etat face aux religieux, dans un contexte confrérique très marqué au Sénégal. C’est également celle de la relation entre le temporel et le spirituel. Un problème qu’il sera difficile à trancher, tant la séparation entre le privé et le public n’est pas aussi stricte que cela au pays de Serigne Touba, d’El Hadji Malick Sy, de Mame Limamoulaye, etc. La frontière est même bien trop floue. Bougane Guèye Dany, le patron de D-média a fait irruption dans l'affaire et a offert un emploi au policier. Est-ce le mouride qui a été touché dans sa croyance ou juste une pique à l’Etat du Sénégal ?

A l’heure de la vaccination contre la pandémie dans le monde entier, l’on pose sous nos cieux, moult questions sur la rapidité de la recherche, le niveau d’efficacité, le choix à opérer pour le Sénégal et la pertinence de la vaccination quant au contexte local. Il y des réticences ici, c’est sûr. Ailleurs également. Une sorte de doute qu’on cherche déjà à installer, surtout avec l’idée qui se répand, selon laquelle des variants du covid-19 seraient beaucoup plus contagieux que ce qui est jusqu’ici connu.

Au moment où des pays plus avancés que les nôtres utilisent déjà les vaccins, malgré une psychose parfois infondée et des fake news qui alimentent toutes sortes de fantasmes, avons-nous vraiment le choix ? Difficile d’obliger les gens à se vacciner, mais devrions-nous pour autant nous permettre le luxe d’être parmi les marginaux du monde, à l’heure où le Sénégal vient de dépasser la barre des 500 morts ?

Loin de nous toute idée de dénier à ceux qui s’agitent sur les plateaux télé, le droit de relever leurs doutes et craintes. Mais, à la vérité, beaucoup prennent en effet la parole sur le sujet, avec juste une logique d’exposition médiatique, pour des raisons politiciennes voire même de positionnements carriéristes.

La pandémie, un sujet tellement délicat qu’il faille laisser la primeur aux seuls spécialistes. Même des médecins qui ne sont spécialistes de la question, ne peuvent aborder le sujet que de manière superficielle. A fortiori ceux qui décommandent le vaccin. Quelle alternative proposent-ils, ceux-là ?

Le Sénégal cherche pour l’heure sa voie sur la question de la vaccination à travers l’initiative Covax liée à l’Oms ou de généreux donateurs, les Chinois notamment.

Après le khalife général des Mourides, qui a, par l’intermédiaire de son représentant à Dakar, Mbackiou Faye, appelé au respect strict des mesures barrières, particulièrement dans l'enceinte de la mosquée « Massalikoul Jinane » de Dakar, Serigne Babacar Sy Mansour est resté fidèle à sa ligne de conduite. Il a repris son bâton de pèlerin pour sensibiliser encore et encore. Ce vendredi 15 janvier, il a fait une déclaration publique pour inviter à un retour vers les recommandations divines, tout en n’oubliant pas la prière, le repentir et la “zakat’’ ou l’aumône. Il a également rappelé aux Sénégalais, le respect rigoureux de toutes les recommandations des services sanitaires.

La justice elle, ne s’est pas arrêtée. Elle est toujours à l’œuvre sous le ciel sénégalais, malgré cette ambiance bien morose de pandémie et de couvre-feu. Après huit mois de détention  préventive, Dame Amar et ses dix co-détenus inculpés dans la mort de Hiba Thiam, décédée par overdose, au cours d’une soirée privée organisée dans un appartement aux Almadies, sont libres. Les juges de la troisième chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar leur ont accordé la liberté provisoire à la fin de leur procès tenu ce mercredi 13 janvier 2021. Convaincus par le fait que le parquet n’a requis que huit mois ferme contre leurs clients, les avocats de la défense ont plaidé la liberté provisoire. Le juge a accepté  leur demande après avoir renvoyé le délibéré au 27 janvier 2021.

Le feuilleton Diop Iseg et son ex-épouse se poursuit. Après  deux retours de parquet, la dame Aïssatou Seydi a été  inculpée et placée sous contrôle judiciaire. Association de malfaiteurs, abus de confiance portant sur 800 millions de francs Cfa,  faux et usage de faux dans un document  administratif et dans un document authentique. Ce sont les infractions que le juge du huitième cabinet a retenues contre l’ex-épouse. Autrement dit, elle n’est pas allée en prison.

Une autre affaire qui se prolonge, c’est la poursuite engagée par ses associés contre le directeur général de Wari, Kabirou Mbodj, pour abus de confiance et augmentation irrégulière de capital. Ce dernier, à l’étranger depuis quelque temps, n’a toujours pas comparu à son procès qui était pourtant prévu ce mercredi 13 janvier 2021 devant la 3e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar. Il a encore obtenu un renvoi au 10 février 2021. La raison, ses avocats qui ont sollicité un renvoi arguant de la maladie de leur client, sur la foi d’un certificat médical produit.

Me Moussa Diop et le nouveau DG Boun Khatab Sylla, eux ne sont pas allés en justice. Ils ont préféré le déballage par voie médiatique. Des révélations, il y en a eues. Signe que la gouvernance a encore de gros progrès à réaliser au Sénégal. Il n’y aurait pas eu cette guerre par médias interposés, que tous ces cafards que l’on connait aujourd’hui, ne seraient pas sortis des placards. Me Moussa Diop, en homme qui ne se laisse pas faire et qui ne compte pas se laisser salir sans broncher, a prévenu : « Macky Sall sait de quelle huile je me lubrifie ». L’homme à la « gestion clean » a décidément de la répartie.

Ah le 3ème mandat, il nous en donne des tournis. Sacrée terre de politique politicienne que ce cher Sénégal ! Quand est-ce que reviendrons-nous à une vie politique bien plus apaisée et plus intéressante au plan des idées et programmes ?