NETTALI.COM - Le président en est à son premier mandat et non à son deuxième mandat, c'est du moins la position du ministre de l'Enseignement supérieur et de l'innovation, Cheikh Oumar Hann. Le maire de Ndioum a vaillamment défendu  l'idée d'une 3e candidature de Macky Sall dans le "Grand Jury" de ce dimanche.

Contrairement à certains proches du chef de l'Etat qui refusent de donner leurs avis sur la fameuse question du troisième mandat, l'ancien directeur du Coud ne s'en cache et défend formellement le patron de l'Apr.

" Si Macky Sall se présente en 2024, il ne s'agit nullement d'un troisième mandat. C'est un deuxième mandat du point de vue de la Constitution", martèle le ministre de l'Enseignement supérieur et de l'innovation.

" Le troisième mandat, c'est  sur la table publique. Ce n'est pas porté  par l'Apr, ni le camp de Macky. C'est d'autres qui portent ça. J'ai dit la fois dernière, si aujourd'hui l'opposition dans sa campagne politique de reconstitution, articule sa démarche autour d'un troisième mandat de Macky Sall, c'est parce qu'elle a peur et veut faire peur au peuple sénégalais. Mais, je leur ai dit qu'ils vont se tromper. Car à force d'agiter ça, c'est le peuple qui va se lever et dire à Macky Sall de venir se présenter. Il est aujourd'hui majoritaire dans ce pays. Pourquoi l'opposition qui est minoritaire essaie de nous tympaniser avec le troisième mandat ?", s'interroge de vive voix l'invité de Babacar Fall.

A la question de savoir s'il est en phase pour un troisième mandat, il estime que la question n'est pas à ce niveau et évoque la constitution.

" Du point de vue de la Constitution, je dis c'est un deuxième mandat. Ce n'est pas le troisième mandat, si Macky est candidat en 2024", dit-il; avant de renchérir : " On était là en 2012. Avec Wade c'était la même situation et on a dit qu'il pouvait être candidat. Il a été candidat en 2012, alors qu'il a été candidat en 2000 et 2007. Il a été élu sur la base d'une Constitution qui disait qu'il n'y avait pas de limitations de mandat ", rappelle le maire de Ndioum.

Poursuivant son argumentaire, Cheikh Oumar Hann soutient dur comme fer que le mandat de Macky Sall obtenu en 2012 n'est pas concerné.
" Ce n'est pas une nouveauté. C'est très récent ce qui s'est passé au Sénégal en 2012. Wade a été candidat, alors qu'il est arrivé au pouvoir en 2000 avec une Constitution qui disait qu'il n'y avait pas de limitation du mandat du président de la République. L'interprétation de la Constitution de 2001 a fait dire que le mandat obtenu en 2000 n'était pas concerné par cette Constitution. Ce qui a fait que Wade a été candidat en 2012 ", insiste monsieur Hann.

" Macky est arrivé au pouvoir en 2012 par le fait du Pds. On avait enlevé la limitation des mandats. Le nombre de mandats n'était plus limité. Ensuite, on est allé vers une Constitution de 2016 (révision constitutionnelle). Celle-ci limite les mandats à deux. Donc, le mandat obtenu en 2012 ne peut pas être concerné. C'est récent. Ça ce n'est pas moi qui le dit", se défend le membre de l'Apr.

" Pas de rivalité entre Abdoulaye Daouda Diallo et moi"

Interpellé sur une éventuelle rivalité entre le ministre des Finances, Abdoulaye Daouda Diallo et lui, le ministre l'Enseignement supérieur et de l'innovation dégage en touche cette hypothèse.

" A ce que je sache, il n'y a pas de rivalité entre Abdoulaye Daouda Diallo et moi", laisse-t-il entendre.
" Nous sommes dans le même parti qui est l'Apr et nous avons les mêmes ambitions", conclut-il.