NETTALI.COM  - 24 heures après la sortie de l'entourage de Serigne Modou Kara accusant les autorités de monter une cabale avec le marabout, la gendarmerie a tenu à donner sa version des faits. Face à la presse à Ziguinchor, elle a donné les raisons de ses descentes dans les centres de redressement installés dans diverses zones de Dakar.

Ce samedi, des éléments de la gendarmerie sont descendus dans différents sites des centres de redressement installés par Serigne Modou Kara Mbacké pour la réinsertion de jeunes délinquants. Très vite, l'entourage du marabout a dénoncé une cabale qui serait due au "démarquage politique du Parti de la vérité pour le développement (Pvd)". Ce dimanche, la gendarmerie s'est expliquée au cours d'un déplacement à Ziguinchor du haut commandement.

Images à l'appui, les gendarmes expliquent qu'il s'agit en fait de quatre sites appelés centres de redressement. Les quatre sites sont répartis entre Ouakam, Zone B, Guédiawaye et Malika. Et tout serait parti d'un vol de scooter. L'enquête menée par les gendarmes les a conduits dans un desdits sites. Sur place, les pandores découvrent que ces centres sont en réalité des prisons où des jeunes sont enfermés et torturés. Toujours d'après le récit de la gendarmerie, de la drogue a aussi été saisie sur les lieux. C'est ainsi que tous les responsables des centres sont mis aux arrêts. Ils sont notamment accusés de séquestration. Selon Colonel Pape Diop, porte-parole de la gendarmerie nationale, 43 individus ont été interpellés. Ils sont accusés d'avoir séquestré 353 personnes dont l'âge varie entre 17 et 43 ans. Les personnes séquestrées auraient subi toutes sortes de maltraitance. D'ailleurs, elles sont actuellement prises  en charge à l'hôpital Principal de Dakar. Et l'enquête suit son cours.

"Le démarquage politique du Pvd (Parti de la vérité pour le développement, ndlr) serait-il à l'origine de cette cabale du pouvoir contre la Kara sécurité?", s'interrogeait, samedi dans un communiqué, la commission communication de Serigne Modou Kara sur sa page Facebook. Et d'expliquer : "Aujourd'hui, tôt le matin, tous les centres de redressement de Kara sécurité installés dans la banlieue dakaroise ont fait l'objet d'une descente des hommes de tenue. Les gestionnaires ont été arrêtés de même que les éducateurs." Mounirou Sarr, qui signe le communiqué, soulignait pourtant que "tous les pensionnaires de ces centres, souvent victimes de la délinquance juvénile, y ont été amenés par leurs propres parents". A l'en croire, ces centres existent depuis plusieurs années et reçoivent des jeunes de toutes les couches sociales.