NETTALI.COM - À Dakar, la mère des batailles, les candidats se font encore désirer. Chez les khalifistes, en l’absence du général considéré par certains comme étant disqualifié, les lieutenants, pour ce qu’il en reste, préfèrent faire le mort. Ni Barthélémy Dias (maire de Mermoz Sacré Cœur) ni Madiop Diop (maire de Grand-Yoff) encore moins Bamba Fall de la Médina n’ont voulu se prononcer sur la question de l’organisation des élections locales et la succession de leur mentor. C’est à croire qu’ils se satisfont du statu quo qui leur garantit encore leur siège. Personne ne répond ni aux appels téléphoniques ni aux messages de relance.

Mais, à en croire le conseiller politique de l’ex-maire de Dakar, Moussa Taye, il ne faudrait surtout pas brûler les étapes. “A l’heure actuelle, souligne-t-il, le seul débat qui vaille, c’est celui qui consiste à fixer définitivement la date des élections. On ne peut parler de candidats dans des élections dont on ne connait même pas la date. Il est temps que les autorités définissent le calendrier des élections. Après, on pourra aborder les autres sujets’’.

En attendant, certains profils, même s’ils refusent d’aborder la question ouvertement, semblent avoir ces joutes en ligne de mire. A Barthélémy Dias, certains observateurs ont d’ailleurs prêté l’intention d’utiliser la question du littoral pour préparer la future bataille de Dakar, se présenter comme le candidat idéal pour la succession de Khalifa Ababacar Sall. Les mêmes intentions sont prêtées au ministre Abdou Karim Fofana qui disposerait d’un trésor de guerre, dans le cadre de cette bataille de Dakar. Dans les deux camps, plusieurs autres noms sont mentionnés, dans le cadre de ce combat qui s’annonce épique.

Mais pour l’heure, ces deux forces majeures semblent se satisfaire du statu quo, plutôt que de risquer des élections à l’issue très incertaine.

Interpellé sur l’héritage de Khalifa Ababacar Sall à l’intérieur de son camp, Moussa Diaw explique : “Apparemment, cette coalition s’est beaucoup affaiblie. Le groupe s’est disloqué. Il ne reste plus que quelques responsables dont Barthélémy Dias et Bamba Fall. Khalifa aura du mal à reconstituer la coalition qui lui avait permis de conquérir la capitale.’’

Du côté de la majorité, estime-t-il, on ne semble pas souffrir d’un manque de profils, mais plutôt d’un lourd passif. “Certains potentiels candidats trainent beaucoup de casseroles. En plus, la situation économique et sociale n’est pas du tout à leur avantage, avec le chômage…’’. D’après le politologue, cette situation pourrait plus profiter aux mouvements citoyens qui vont émerger.

Jeune formation très ambitieuse, Pastef d’Ousmane Sonko, pour sa part, ne met pas de gants pour exiger l’organisation des élections locales, au plus tard en mars 2021, comme cela a été prévu par les textes. Le chargé des élections, Maitre Aldiouma Sow, affirme : “Dans une démocratie représentative, il y a une tenue régulière des élections. Je pense que cette question du respect du calendrier électoral est une question trans-partisane. Il appartient aux populations de la défendre.’’

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