NETTALI.COM – Alors que Dakar comptabilise 74% des cas de Covid-19 au Sénégal, le personnel de santé est impacté par la pandémie avec 136 agents infectés et 51 districts touchés. Tel est le bilan depuis l'apparition du premier cas, le 2 mars 2020. C’est qui ressort du bilan présenté ce samedi par Docteur Abdoulaye Bousso.

«Aujourd’hui, toutes les régions sont touchées. Par rapport aux districts, nous étions à 33 districts touchés, aujourd’hui nous sommes à 51 districts touchés sur les 79 que compte le pays. Nous sommes à 64 % de nos districts touchés. La région de Dakar compte le plus grand nombre de cas, soit 74% des cas», a fait savoir, ce samedi, Docteur Abdoulaye Bousso. Selon le directeur du Centre des opérations d’urgence sanitaire (Cous), la capitale compte donc un nombre extrêmement élevé de cas. «Mais, tempère-t-il, ce n’est pas quelque chose de surprenant» Car, à l’en croire, la densité démographique peut expliquer une telle situation.

Sur la répartition des cas entre les hommes et les femmes, Docteur Abdoulaye Bousso explique que «c’est assez équilibré». Et de souligner : «Nous avons 55% d’hommes touchés et 45 % de femmes qui sont actuellement infectées. Le personnel de santé est impacté par cette épidémie. A ce jour, nous avons noté 136 agents de santé qui sont touchés. Et parmi eux, 45% sont du personnel médical.» Il s’agit en fait d’infirmiers, de sages-femmes, de médecins, mais aussi de membres du personnel administratif. «Dans la répartition, nous avons les personnels de santé qui ont été infectés dans l’enceinte de leur lieu de travail. Nous n’avons pas encore eu à noter de personnel de santé infecté dans nos centres de pris en charge», précise Docteur Bousso. Qui indique que sur le plan diagnostic laboratoire, 58442 tests réalisés à ce jour. «Nous avons le laboratoire de l’institut Pasteur et le laboratoire de l’Iresf. Sur l’ensemble de ces tests, l’institut Pasteur a réalisé les 90 % et l’Iresef le reste. Par rapport aux sites de prises en charge, on a vu que le nombre de cas a évolué, donc les sites de prise en charge ont également évolué. Nous étions à 11 régions où nous avions de sites de prises en charge. Aujourd’hui, toutes les régions ont un site de prise en charge», a également expliqué le chef du Cous.

 

«Il faut s’attendre à l’augmentation des cas communautaires…»

S’expliquant sur l’assouplissement des mesures de restrictions, Docteur Abdoulaye Boussou estime qu’«un certain nombre d’indicateurs devront être analysés différemment». «Parce que, dit-il, nous allons avoir une difficulté aujourd’hui à pouvoir suivre tous les contacts. Notre stratégie devra être développée pour voir comment on va cibler parce les populations vont être amenées à bouger d’une région à une autre. La stratégie devra donc évoluer. Et la question, c’est comment on va suivre les contacts

De l’avis des autorités sanitaires, l’autre indicateur à analyser est celui du nombre de cas communautaires. «Aujourd’hui, c’est la question phare. Si les personnes ne respectent pas les mesures barrières, il faudra s’attendre à l’augmentation des cas communautaires. Il faut que les mesures barrières soient respectées. Nous sommes actuellement sous stress à la gestion de cette pandémie. Il n’est pas bon pour un système de santé d’absorber quatre mille patients. L’analyse des cas communautaires devra se faire différemment. Ces cas vont être de plus en plus importants», alerte Docteur Abdoulaye Bousso.

Autre inquiétude des autorités, c’est la protection des personnes vulnérables. «Pour les personnes âgées et celles présentant des maladies chroniques, on devrait avoir un œil spécifique sur eux. La majorité des personnes sont asymptomatiques. La majorité de ces personnes, ce sont des jeunes de 20 à 40 ans. Ce sont ces personnes qui sont à risque sur ces sujets qui sont vulnérables et âgés. Donc, il est extrêmement important qu’on puisse mettre l’accent sur ces groupes vulnérables et une proposition sera faite dans le cadre du suivi de ces groupes vulnérables», a rappelé Docteur Abdoulaye Bousso.