NETTALI.COM – Le rapport 2018 de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac)  accuse l’Aser de violation des procédures prévues dans le cadre de passation de marchés à l’entreprise Myna Distribution. L’ex ministre du Budget, Birima Mangara, est cité dans ce dossier explosif.

L’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac)  a rendu public, hier, son rapport 2018, reçu vendredi par le président de la République. Dans le document, il y a de nombreux cafards sous les placards.

Ainsi, l’ancien directeur de l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser) est accusé de violation des procédures prévues dans le cadre de passation de marchés à l’entreprise Myna Distribution.

A en croire l’Ofnac, ce dernier a ordonné le paiement d’une troisième avance de 3 228 544 568 F CFA, dépassant le plafond des 40 % d’avance autorisée sur le montant initial du marché.

Sous ce rapport, l’alors ministre du Budget, Birima Mangara, n’est pas exempt de tout reproche pour avoir autorisé, le 31 décembre 2015, le paiement simultané d’une avance de démarrage de 12 milliards et d’une avance sur approvisionnement, également de 12 milliards de francs CFA.

Des décisions contradictoires aux dispositions de clauses administratives et générales relatives à la méthode et aux conditions de règlement du titulaire du marché. Pis, les travaux prévus pour une durée de 16 mois n’ont pas été réalisés à la date du 31 décembre 2016.

Pour mémoire, l’office avait été saisi, en février 2017, par le président du mouvement citoyen Jubanti Sénégal.

Dans le cadre de la lutte contre la corruption, le Bureau des plaintes et dénonciations a recensé 73 plaintes et dénonciations, durant l’année 2018. Parmi celles-ci, 44 viennent de la région de Dakar, 14 de Thiès. Toutes les régions ont enregistré des cas de corruption et de fraude, à l’exception de Tambacounda, Kédougou et Matam (24 pour fraude et corruption, 14 litiges fonciers, 14 faux et usage de faux). Le nombre de plaintes est passé de 614 en 2015 à 73 en 2018. Aucune plainte venant de l’extérieur n’a été enregistrée et 50 nouveaux dossiers d’enquête ont été ouverts, la même année, dont 39 sont en cours de finalisation. Face à ces multiples cas, l’Ofnac demande une opérationnalisation de la stratégie nationale de lutte contre la corruption par un plan d’action 2020-2024, évalué à 10,172 milliards de F CFA.

Entre autres recommandations, le ministère de l’Education nationale est invité à veiller au contrôle régulier, par les inspections d’académie, de la gestion des ressources des établissements scolaires. Le ministère des Finances gagnerait, selon l’institution, à promouvoir la dématérialisation complète de ses procédures et de mettre en œuvre un système d’information intégré des différents services d’Etat.