NETTALI.COM – Le Président Macky Sall assume son soutien et sa solidarité à la France dans la guerre au Sahel. Présent samedi au Togo pour la signature d’un pacte contre le trafic de faux médicaments, le chef de l’Etat sénégalais a dit toute le bien qu’il pensait de la politique menée par le président Emmanuel Macron.

Le Président Macky Sall ne s’en cache pas. Bien au contraire ! Le chef de l’Etat sénégalais dit assumer son soutien à la France. Interpellé en exclusivité par le Journal du dimanche (Jdd) sur la présence de plus en plus décriée de la France dans le Sahel, Macky Sall répond : «Non, j'assume ma solidarité avec la France et je plaide en faveur d'une coalition internationale contre le terrorisme au Sahel. Lorsqu'un grand pays européen s'engage dans ce combat, il faut le remercier et en appeler d'autres à le rejoindre. On l'a fait ailleurs pour la Syrie et l'Irak, pourquoi pas chez nous alors qu'on sait parfaitement que Daech est en train de renaître ici en Afrique?» Et le président de la République de s’interroger : «À qui profitent toutes ces critiques contre la France et ses alliés africains sur le terrain si ce n'est aux terroristes?»

Pourtant, Macky Sall, actuellement à Lomé au Togo pour un sommet sur le trafic de faux médicaments, reconnaît qu’«à première vue, beaucoup croient que rien ne bouge et que la lutte contre les terroristes s'enlise et s'aggrave». Mais sa conviction à lui, c’est qu’«il y a beaucoup de manipulation dans tout cela». «Le Sénégal, lui, maintient son cap. Nous étions là dès le départ, sans attendre le mandat des Nations unies, et à la demande du Mali. Sept ans après, nous avons toujours 1.300 soldats engagés aux côtés de la Minusma», rappelle-t-il. Avant de poursuivre parlant d’Emmanuel Macron : «J'ai pu noter à son arrivée au pouvoir une grande volonté de changer la pratique des relations, d'installer son style personnel qui est à la fois jeune et décomplexé. Je crois qu'il a compris que l'Afrique de 2020 n'a plus rien à voir avec celle des années 1960, et que ma génération est née après les indépendances. On doit donc bâtir une relation plus pragmatique, gagnant-gagnant, en phase avec la compétition mondiale, dans laquelle l'Afrique doit tirer son épingle du jeu. Car il n'est plus possible, comme dans le passé, de s'endormir sur ses lauriers

Revenant sur l’urgence de lutter contre le trafic de faux médicaments, Macky Sall soutient que ce phénomène contribue au financement du terrorisme. «Il faut tarir les sources de l'un et de l'autre. Cela ne se fera pas en un jour et il faut que ce continent se dote de pionniers en la matière pour qu'on puisse affronter cet ennemi avec l'Union africaine puis au niveau international. L'Initiative de Lomé n'est que la première étape de ce combat», a laissé entendre le chef de l’Etat sénégalais.