NETTALI.COM - Seydi Gassama est dans tous ses états après les sanctions annoncées du ministre des Affaires étrangère contre les membres de la délégation sénégalaise au comité des droits de l’homme des Nations unies.

« Je désavoue entièrement ces sanctions contre des membres de la délégation.  Moustapha Kâ ( Moustapha Ka, le Directeur des droits de l’homme au ministère de la Justice) est l’un des juges qui connaît le mieux les questions de droit de l’homme. Les réponses qu'il a données sont celle qu’un Etat responsable aurait donné devant les Nations unies », a déclaré le directeur exécutif d’Amnesty international, section sénégalaise.

Il trouve cette attitude du gouvernement « vraiment déplorable ». « Et moi, je ne peux pas croire qu’à un niveau aussi haut de responsabilités, qu’il puisse y avoir des dissonances. Cette question était attendue parce que le Comité des droits de l’homme avait déjà fait des recommandations à l’Etat du Sénégal, à savoir de réviser le procès de Karim Wade. Le Sénégal avait eu un délai de six mois pour s’exécuter. Quelque temps après les recommandations, le président Macky Sall avait clairement dit, s’il est réélu, il était prêt à amnistier Khalifa Sall et Karim Wade, dans le cadre d’une réconciliation nationale pour remettre les Sénégalais ensemble », martèle M. Gassama.

Avant de poursuivre : « cette déclaration laissait entendre la volonté dans laquelle l’Etat du Sénégal voulait aller. Donc, si ces fonctionnaires sont certainement allés dans cette direction, c’est parce qu’en tant que hauts fonctionnaires, ils analysent toutes les déclarations des autorités ».