NETTALI.COM - «  Je n’ai jamais été d’accord avec Karim depuis qu’il a introduit la Génération du Concret. Je lui ai dit que je ne pouvais pas être avec le père et me soumettre au fils ».

Les téléspectateurs de la 7Tv doivent être surpris de voir Farba Senghor, débitant ces phrases sous le mode du rétropédalage à une vitesse météorite, brûler aujourd’hui le mythe qu’il a adulé hier.
Y a-t-il eu au Parti démocratique sénégalais un plus zélé propagandiste, au service du projet supposé de dévolution monarchique du pouvoir que ne le fût « L’élément hors du commun », qui doit ce surnom à ses excentricités et outrances verbales et physiques, se consumant presque dans l’être de Me Abdoulaye Wade, comme s’il était dans la peau du chien d’Ulysse.

A la veille des locales de 2009, c’est Farba Senghor qui a annoncé à l’Afp que « Karim Wade a été investi à Dakar-Ville sur la liste (de la coalition Sopi, au pouvoir) dirigée par Pape Diop ».

De cette date aux évènements ayant précipité son départ du Pds en 2017, il a participé, en première ligne, à tous les combats pour donner corps aux ambitions présidentielles de Wade-fils.

C’est ainsi que dans la foulée des théories sur la mort du Pds, portées alors par le journaliste proche de Karim Wade, Cheikh Diallo, le pape du Sopi  projeta de créer le Parti démocratique sénégalais libéral (Pdsl). Me Abdoulaye Wade pensa à son ancien atypique ministre de l’Agriculture pour coordonner la nouvelle formation politique [qui fit long feu].

Au matin du 23 juin 2011, il a failli se faire lyncher pour avoir tenté de s’opposer à la foule qui manifestait  contre ce qui était perçu comme une manière d’ouvrir à Karim Wade un boulevard qui mène au plus au haut destin politique.

Bien des années après l’accession de Macky Sall au pouvoir, Farba sera fidèle à cette ligne de conduite.   

 « L’effet Karim Wade va permettre d’inverser la tendance lors des élections législatives et de la présidentielle à venir », déclare, au mitan des années 2010, celui qui a, à jamais, associé son nom au saccage des locaux des journaux L’As et 24 Heures Chrono.
Quand Idrissa Seck demanda à Wade de ne pas briguer un 3e mandat en 2011, son exclusion définitive du Pds a été prononcée par celui qui mettra sur pied Mbolom Wade, de la manière dont un fils déshérité s’accroche au legs paternel.   

L’histoire politique du Sénégal a démontré qu’il est difficile de garder dans l’opposition quelqu’un qui  gouté aux délices du pouvoir. Faut-il expliquer autrement la pirouette spectaculaire de l’ex-chargé de propagande du Pds ?

Pour mémoire, en 2013, le juge Samba Kane du tribunal des référés de Dakar a ordonné l’expulsion de Farba Senghor pour 5 mois d’arriérés de loyer. L’ancien ministre et chargé de la propagande du Parti démocratique sénégalais avait loué la villa n° 9 de la cité Biagui à 650.000 F Cfa le mois. Une maison qu’occupe présentement le chanteur Pape Diouf.