NETTALI.COM - La récente apparition côte à côte, à Touba, de la Première dame du Sénégal, Mme Absa Faye, et de sa sœur, Mme Oumy Faye — épouse de l’ancien ministre Omar Youm — a suscité un flot de commentaires sur les réseaux sociaux. Si certains critiques relèvent d’attaques personnelles, d’autres pointent des maladresses qui auraient pu être évitées.
D’emblée, il convient de rappeler que les choix personnels du président Bassirou Diomaye Faye en matière matrimoniale ne peuvent être contestés sur la base d’appartenances politiques familiales. Rien ne prouve qu’il connaissait l’existence d’un lien de parenté entre son épouse et un membre de l’Alliance pour la République (APR), a fortiori un proche collaborateur de Macky Sall. De même, juger Mme Youm à travers le prisme des actes ou prises de position de son mari relève d’une subjectivité injustifiée.
Le fait que la Première dame soit la sœur de l’épouse d’un ancien ministre du régime précédent n’est donc pas en soi problématique. Et si, dans le cadre des procédures de reddition des comptes, Omar Youm devait être inquiété, ce lien familial ne saurait constituer une protection.
En revanche, la prudence et l’intelligence politique commanderaient une séparation nette entre activités institutionnelles et liens familiaux. La fonction de Première dame, bien que non inscrite dans la Constitution, est rattachée à l’institution présidentielle. Lorsqu’Absa Faye mène des actions sociales — à Poponguine, à Touba ou ailleurs — elle mobilise des moyens publics, encadrés par les forces de sécurité et des agents de l’État. Dans ce cadre, la présence visible de membres de sa famille, surtout connus du grand public, peut être perçue comme inopportune.
En revanche, lors d’événements strictement privés ou familiaux, cette proximité ne prêterait pas à débat. Mme Youm pourrait ainsi se rendre librement au Palais présidentiel, accompagnée ou non de son époux, pour des visites à caractère personnel.
En somme, il s’agit moins d’une question de personnes que d’une exigence de clarté et de retenue dans la gestion des interactions entre cadre familial et cadre institutionnel, afin d’éviter toute interprétation politicienne ou conflit d’image.