NETTALI.COM - S’il y a des titres qui ont à eux seuls permis de mesurer la portée de la victoire de Bassirou Diomaye Faye, eh bien, ce sont ceux du journal « Enquête » et de « L’Observateur ». Figurez-vous qu’ils ont respectivement consacré des Unes pleines, le lundi 25 mars, qui résument de manière éloquente les faits qui ont eu lieu, c’est-à-dire l’élection pliée au 1er tour. Si «Enquête » a parlé de « La grande razzia », l’Observateur lui, a barré à sa une : « Diomaye, le plébiscite ».

Et même si les résultats de l’étranger qui tombaient au fur et à mesure sur les plateaux télé depuis l’étranger (décalage horaire oblige), n’étaient pas suffisants pour crier à ce stade-là victoire, ils étaient que le signe avant-coureur de ce qui allait suivre. Un tsunami électoral.

Une élection qui a fini par être le plébiscite d’un homme au regard des écarts abyssaux notés par rapport à son suivant permanent, Amadou Ba. Et ce sont les autres candidats tels que Khalifa Sall, Idrissa Seck, Mamadou Lamine Diallo, Thierno Alassane Sall, Malick Gackou, Boubacar Camara, Mame Boye Diao, Ali Ngouille Ndiaye, Boun Abdallah Dionne, Anta Babacar Ngom, Pape Djibril Fall, etc. qui en ont vraiment pris pour leur grade avec des scores si faibles, qu’il est certainement venu le temps d’appliquer la loi sur les partis politiques, de manière à empêcher les candidatures inutiles et fantaisistes qui ne reposent ni plus, ni moins que sur des ego surdimensionnés et l’objectif de se faire de la publicité à moindre frais.  Mais ce qui est important au finish, c’est que le bon Dieu ait permis au ministre de l’Intérieur, Mouhamadou Makhtar Cissé et ses collaborateurs de réussir l’énorme défi de l’organisation de l’élection dans la sérénité et la transparence.

Mais que de suspense avant d’avoir eu droit, pour Diomaye Faye, aux  félicitations du candidat Amadou Ba, au moment où celles-ci s’enchaînaient chez ses adversaires du scrutin. Et malgré les tergiversations dans le camp de l’ancien Premier ministre qui semblait encore garder espoir quant à un éventuel retournement de situation dans le sens d’un second tour, il était bien difficile de savoir par quelle magie, la tendance, au regard de l’importance de l’écart des voix cumulés par Faye, aurait pu s’inverser. Une victoire en tout cas visiblement acquise depuis la soirée du dimanche,  comme l’ont d’ailleurs si bien prouvé les scènes de liesse dans les rues de Dakar et des régions.

Bassirou Diomaye Faye n’aura finalement eu droit aux félicitations de l’ancien Premier ministre qu’en début d’après-midi du lundi 25 mars. De même qu’à celles du Président de la république à qui il rendra en retour,  hommage, saluant « la posture du Président Macky Sall dont la vigilance et l'engagement ont permis de garantir un scrutin libre, démocratique et transparent dont les résultats ont été reconnus par tous les protagonistes".

Puis suivront celles de ses pairs voisins immédiats du Sénégal, Adama Barro de la Gambie, Mouhamed El Ghazaouani de la Mauritanie, Oumar Cissokho Mballo de la Guinée Bissau. Et puis comme il fallait s’y attendre, les félicitations d’Emmanuel Macron qui s’est déclaré prêt à travailler avec le président Bassirou Diomaye Faye.

Dans ses nouveaux habits de président

Pour son premier discours, alors qu’il n’a pas officiellement pris fonction, le nouveau président de la république a dit toute sa volonté de servir avec humilité, dans la transparence, à combattre la corruption à toutes les échelles », tout en s’engageant dans l’allègement du coût de la vie, la voie de la réconciliation nationale et « à se consacrer pleinement à la refondation de nos institutions et au renforcement des fondements de notre vivre ensemble".

Son engagement pour consolider les acquis de la CEDEAO "tout en corrigeant les faiblesses en changeant certaines méthodes", il en a fait part. Le même engagement est pris pour l'unité et l'intégration politique et économique du continent également, promettant à la communauté internationale que "le Sénégal tiendra toujours son rang et restera ami pour tout partenaire qui s'engagera dans une coopération vertueuse, respectueuse et mutuellement productive.

Tout cela montre que le plus jeune président de l’histoire du Sénégal, âgé seulement de 44 ans, rentre progressivement dans ses habits de président de la république puisque les autorités sénégalaises ne badinent pas avec la sécurité du nouveau président de la République. En effet, le ministère de l'Intérieur Makhtar Cissé n'a même pas attendu la proclamation définitive des résultats pour mettre des éléments de sécurité autour de Bassirou Diomaye Faye. Ce contrairement à une fausse polémique qui s'est emparée des réseaux sociaux et de certains plateaux de télévision depuis lundi 25 mars avec des internautes qui disent s'étonner de constater, selon eux, qu'il n'y avait pas d'éléments de la police ou de la gendarmerie nationale autour du président élu, lors de sa déclaration à la presse. Ce qui n’est évidemment pas exact .

D'ailleurs, un simple coup d'oeil sur la page Facebook de Momo Diop, élément de la sécurité d'Ousmane Sonko mis à la disposition de Bassirou Diomaye Faye pendant la campagne, aurait pu permettre à certains journalistes et chroniqueurs de se rendre compte qu'ils ont tout faux. Déjà, rien qu’au moment de la  campagne électorale, deux éléments de la Brigade d'intervention polyvalente (BIP) avaient été mis à la disposition de Bassirou Diomaye Faye, comme d’ailleurs pour tous les autres candidats. Mais le candidat de la coalition "Diomaye président" avait préféré garder les hommes d'Ousmane Sonko pour le protéger. Ce qui avait poussé les autorités à ne pas vouloir insister en raison de la méfiance qu'il y avait entre le Pastef et le pouvoir de Macky Sall.

Toutefois, la situation n'est plus la même depuis la victoire de Bassirou Diomaye Faye. Une liste de 20 éléments de la BIP  et du GIGN (Groupement d'intervention de la gendarmerie nationale) lui a été soumise afin de lui permettre de changer certains éléments s'il le souhaite. Et c'est d’ailleurs Birima Fall, chef du GIGN, qui s'est lui-même, chargé d'accompagner le nouveau président au Radisson Blu où il a prononcé, ce lundi, son tout premier discours. Et ce, dans la plus grande discrétion.

Au-delà, c’est sur le prononcé de son discours qu’il y a eu quelques réserves, alors que des observateurs évoquaient le tract. Le journal « Source A » de ce mardi 26 mars pointe d’ailleurs ce fait en barrant à sa Une « Aidons Bassirou », relevant au passage, lors de son discours, ses arrêts et hésitations, répétitions, erreurs et lapsus, tout en pointant du doigt son manque d’aisance, ses limites langagières, son port vestimentaire (costume et chemise pas taillés sur mesure), allant même jusqu’à préconiser une inscription dans une école d’art oratoire. D’autres voix dans Vox populi ont-elles, pris le contrepied. Bacary Domingo Mané y est par exemple allé de son commentaire pour dire que « ce premier discours ne peut pas être un baromètre pour juger la qualité d’un vrai président ». De même que Mamadou Sy Albert qui fait savoir qu’ « un premier discours ne fait pas un  président de la république », estimant qu’il devra apprendre puisque, selon lui, le style d’un homme se construit avec la réalité.

Il est certes vrai que pour un président de la république, la forme importe aussi bien que le fond dans les actes qu’il pose. Mais avouons que pour un candidat à peine sorti de prison et qui se lance aussitôt à l’assaut du Sénégal des profondeurs, c’est loin d’être évident du point de vue de la charge émotionnelle que charrient ses postures. Bassirou Diomaye sera surtout attendu sur le plan de son action, mais aura tout le temps de parfaire les aspects de forme.

Les chantiers en faveur de la réconciliation nationale, de la bonne gouvernance, celui du combat contre la corruption, la vie chère, cette volonté de se renforcer au sein de la Cedeao et de tenir son rang dans la communauté internationale, autant de sujets importants qu’il n’a pas esquivés. Un chemin sur lequel les Sénégalais devront toutefois l’accompagner et surtout faire preuve de patience.

Un des domaines les plus sensibles qui demandera d’autant plus de patience, c’est sans doute celui de l’emploi des jeunes, ceux-là qui ont fait preuve de beaucoup d’empathie à l’endroit du projet de Pastef, tout en attendent beaucoup du projet. Mais pas que seulement parce qu’il leur faudra aussi une meilleure éducation ainsi de la formation.

Au-delà, le casting gouvernemental et l’équation de la gestion des sociétés publiques ne seront pas une mince affaire, car il s’agira alors de gouverner avec les meilleurs des Sénégalais et éviter de s’enfermer dans un ostracisme partisan puisque des Sénégalais expérimentés et compétents, il en existe beaucoup au Sénégal et dans la diaspora. La question est dès lors de savoir comment concilier cette volonté de lutter contre le système et cette présence massive de politiques issus des systèmes de Wade et de Macky Sall, voire ces soutiens de la dernière minute qui ont rallié la coalition en grand nombre.

Toujours est-il que dans un pays où tout est urgence, les Sénégalais attendront beaucoup de la gouvernance de Diomaye Faye, après avoir expérimenté celle précédente marquée par un manque de transparence notoire, sans oublier l’incursion de la famille présidentielle, les nominations fondées dans beaucoup de cas sur la subjectivité du chef, ainsi que l’impunité.

Le coup de fouet à donner à l’économie sera aussi très attendu dans le sens de doper les secteurs primaire, secondaire et tertiaire avec pour objectif d’accroître la croissance économique, de booster le secteur privé national, de jouir de nos ressources et de surtout partager les fruits de la croissance. Autant de chantiers qui requièrent engagement, persévérance, patience et détermination.

Diomaye et Sonko : l'histoire d'un duo

Personnage calme et introverti, Diomaye Faye a une personnalité bien différente de celle d’Ousmane Sonko, même s’ils sont proches, de par leur rencontre qui a eu lieu aux impôts et domaines. En effet, après un passage à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, où il a obtenu sa maîtrise en droit, Diomaye Faye réussira le concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration et opte finalement pour la branche des impôts et domaines, section fréquentée quelques années plus tôt par son leader Ousmane Sonko dont il croise le chemin à sa sortie de l’ENA en 2007, partageant le travail au quotidien avec lui, à la direction générale des impôts et domaines mais aussi la même salle de sport.

Une amitié naîtra entre eux et ce n’est qu’en 2014, lors d’une des réunions ayant conduit à porter sur les fonts baptismaux le parti Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), où il n’était que simple invité, si on en croit une note consacrée à sa biographie. La même source renseigne d’ailleurs que l’intrus a fini par taper à l’œil de ses hôtes, en se faisant remarquer, par la pertinence de ses idées, sa rigueur surtout et sa production intellectuelle lors des réunions du bureau politique.

Très proche de Sonko, il sera vite coopté pour diriger les cadres de Pastef, poste qu’il cumule avec celui de chargé de la diaspora. Faye est ainsi décrit comme l’artisan du maillage de PASTEF à l’étranger, notamment en Europe, où il a multiplié les tournées pour vendre le nouveau parti et partager ses valeurs et ses aspirations pour un Sénégal renouvelé et prospère.

"Bassirou est un esprit brillant, très discret, froid dans l’analyse, cohérent dans les idées et sait exactement dans chaque situation donnée comment maîtriser ses sentiments’’, peut-on lire dans sa biographie. Il est aussi dépeint comme une personne qui "s’oppose farouchement lorsqu’il n’est pas d’accord avec une idée ou une approche, mais aussi qui se range avec fidélité et loyauté lorsqu’une décision est prise, fût-elle en contradiction avec la sienne”.

 "Bassirou est plus honnête que moi. Bassirou est un homme extrêmement brillant. Il est un homme d’action qui fait partie du projet depuis le début. Je place le projet entre ses mains. Bassirou, c’est moi’’, témoignait d’ailleurs Ousmane Sonko dans une vidéo consacrant la désignation du natif de Ndiaganiao comme candidat à l’élection présidentielle pour le compte de sa formation politique dissoute.

Diomaye Faye, pendant longtemps numéro deux du PASTEF, à travers ses fonctions de secrétaire général ou président des cadres de ce parti dissous, devient de fait la surprise du chef. L’héritier désigné, appelé à combattre, par une légitimation par substitution, un système que son mentor ne rêvait que de terrasser.

Amadou Ba : l'équation du soutien et la débâcle 

Toujours est-il que dans cette opération électorale qui s’est révélée chaotique pour l’ancien Premier ministre, le soutien à Amadou Ba qui a évolué en dents de scie, a semblé l’avoir beaucoup plombé. Surtout avec ces responsables apéristes tels que Mame Mbaye Niang, Thérèse Faye qui se sont publiquement dressés contre lui, avant de se raviser. A cela, l’on peut ajouter l’exclusion des pro Amadou Ba du gouvernement et la bataille des femmes de l’APR qui ont été le coup de grâce qui a fait exploser la machine marron beige. Et les attaques de Madiambal Diagne dirigées contre le président de la république, sont le témoin de ce malaise.

Poussive au début, il a fallu attendre l'audience expresse d'Amadou Ba, dans la nuit du 12 au 13 mars, avec le chef de l’Etat, pour voir un semblant d’enthousiasme dans la camapgne. Les francs-tireurs jusque-là sceptiques comme Thérèse Faye Diouf, Abdoulaye Daouda Diallo et Souleymane Ndiaye, directeur de la Sapco, ont alors répondu à l’appel du chef qui a demandé de resserrer les rangs derrière Amadou Ba. Les foules notées dans le Fouta, à Tamba, Kédougou, Kaolack, etc, ne permettront pas d’inverser la machine de la désunion.

Un retard à l’allumage qui a été traîné comme un boulet par le candidat Amadou Ba qui a passé le plus clair de son temps à ménager les susceptibilités locales, au lieu de se concentrer sur sa campagne. De ce fait, plusieurs étapes, notamment celles de Bakel, Kidira, Kanel et Ziguinchor, ont été escamotées en raison de nombreux dysfonctionnements dans le calendrier électoral. De même l’absence du candidat Amadou Ba dans la zone de Linguère, Koumpentoum et Koungheul a été préjudiciable à la mouvance présidentielle, lors du scrutin, avec un net recul de Benno dans ces bastions de la majorité.

Sur le plan politique, Amadou Ba est apparu comme un candidat sans pouvoir et ne disposant pas de relais solides dans les différentes localités du pays. Cette situation d’un candidat esseulé l’a fragilisé, lorsque le duo Sonko-Diomaye est sorti de prison et l’a attaqué frontalement sur sa fortune. Devant un Sonko très offensif contre le candidat de la majorité qui a laissé Diomaye dérouler son programme, la majorité n’a pas su répondre. Et le candidat Amadou Ba est tombé dans le piège. Devant les coups de boutoir de Sonko contre sa fortune et sa probité, le candidat de BBY a commis l’erreur de se détourner de sa logique communicationnelle. Si au début de sa campagne, il se présentait comme une force de proposition, il a rapidement cédé face à la tentation d'entrer dans les joutes verbales avec le duo Diomaye- Sonko sans doute mal conseillé.

De plus sur le plan du discours, Amadou Ba qui s’est présenté comme le candidat de la continuité, a eu tort de ne pas défendre le bilan matériel de Macky Sall et s’y appuyer pour dévoiler son projet. A l’épreuve des faits, son désir de s’éloigner vaille que vaille de cet ombre tutélaire de Macky Sall, en insistant sur l’aspect social de son programme : pouvoir d’achat, emploi des jeunes, lutte contre l’inflation, soutien aux pêcheurs, des thèmes qui sont la faiblesse des deux man- dats de Macky Sall, a été contre-productif.

Cette prise de distance avec le bilan matériel de Macky Sall, notamment en matière d’infrastructures, a fait resurgir son procès en légitimité au sein de l’APR. Beaucoup de militants lui reprochent, encore, de n’avoir pas mis en avant les réalisations du président dont il est d'ailleurs comptable et de ne pas assumer entièrement cet héritage de Macky Sall.

En outre, son silence sur la thématique de la bonne gouvernance, lors de ses prises de parole en public, a été perçu comme une faiblesse communicationnelle. Car le sujet a été central, lors de la campagne. Une prise de position courageuse sur la question lui aurait permis de lever les doutes sur sa probité morale et éteindre le procès en sorcellerie qui lui a été fait à propos de sa fortune.

Dans ce manque de soutien du chef de l'Etat, d'aucuns avancent des raisons selon lesquelles, Macky Sall  avait donné des gages à Touba que Karim Wade serait candidat. Une invalidation de la candidature de Wade fils qui a fortement indisposé Touba et contrarié le chef de l’Etat qui a été mis en porte-à-faux avec sa parole donnée. Or, au sein de l’APR, on croit dur comme fer qu’Amadou Ba est l’origine de cela.

Apparemment, d’après ses calculs, dit-on, il ne voulait pas d’un retour de Karim qui aurait pu le gêner dans ses ambitions présidentielles. Et il pensait qu’il ne ferait qu’une bouchée de Diomaye Faye. Sauf que le candidat de l’ex-Pastef a été libéré, en même temps que son leader Ousmane Sonko.

Ce n’est pas tout. Il y a plusieurs autres griefs contre lui. Notamment, le fait d’avoir été reçu par les autorités françaises, à l’insu du boss, dit- on. Nos interlocuteurs parlent de certains engagements pris auprès des majors du pétrole et du gaz, entre autres. Des agissements qui, selon nos sources, ont mis le chef de l’Etat dans tous ses états.

La suite, on la connaît : le président n’a pas levé le petit doigt pour soutenir son candidat. Le dernier Sen de l’APR convoqué par le président Sall et l’appel lancé aux responsables de la coalition n’ont permis que de sauver les apparences. Dès lors, l'on comprend mieux les accusations de corruption formulées par les libéraux et soutenues par son camp.

De même, le retard dans la libération des fonds de la campagne électorale et l’absence de message fort de soutien entrent aussi dans ce cadre.

Résultat le tsumani électoral s'est abattu sur lui, telle une bombe. Et, il est sans doute bien trop tard pour avoir des regrets ou accuser qui que ce soit.

PS : La victoire de Diomaye Faye est en tout cas très belle et consacre aux yeux de certains inconditionnels, l’accomplissement d’une prophétie : célébrer son anniversaire dans les habits d’un président élu, être élargi de prison six jours seulement après le lancement officiel de la campagne électorale et aller aussitôt à l’assaut des suffrages des Sénégalais pour faire triompher un projet politique dans lequel beaucoup voient un idéal de renouveau. Qui dit mieux ?