NETTALI.COM- Invité sur le plateau de Jury du dimanche, ce 26 novembre 2023, le leader du parti AWALE est convaincu qu’à l’heure actuelle, il n'y a aucun candidat qui peut passer au premier tour à l'élection présidentielle.

Le second tour sera inéluctable. Du moins c'est l'avis du leader du mouvement Awale. En se basant sur la réalité du terrain, sur les rapports de force, le candidat Dr Abdourahmane Diouf estime qu’il n'y a aucun candidat à l'heure actuelle qui peut passer au premier tour à cette élection présidentielle. «  Je précise qu'à notre avis, l'élection présidentielle à venir n'est pas une élection d'argent, ce n'est pas une élection d'appareil. C'est une élection de discours, c'est une élection de programme, c'est une élection de parcours. Je pense que nous remplissons toutes ces conditions. Et les choses vont se clarifier au lendemain de la sélection par le Conseil constitutionnel des candidats qui seront définitivement à l'heure actuelle » soutient-il. Avant de noter qu’ils ne sont pas dans le cadre d'une élection présidentielle où il y a un président sortant qui défend un bilan. « Le président sortant a toujours une prime. C'est d'habitude facilement 30-35%. Mais le Président sortant, il a un candidat qui se défend. Il peut défendre son bilan. Mais le président sortant, Macky Sall, n'est pas Amadou Ba. Et Amadou Ba n'est pas le président Macky Sall. C'est vous qui nous rappelez tout le temps que l'élection présidentielle, c'est la rencontre entre un homme et son peuple. Je ne suis pas sûr qu'un candidat de substitution présente les mêmes garanties qu'un candidat originaire. Chacun y viendra avec son parcours, avec son discours, avec son programme, avec son charisme, avec sa façon de s'adresser aux Sénégalais. Et c'est là où on verra les avantages comparatifs », dit Abdourahmane Diouf.

Dr Diouf d'ajouter que : « la continuité est un malus extrêmement important pour le candidat de Benno". "La continuité va le tirer vers le bas. Et il est en train d'ailleurs de s'en rendre compte. Vous allez voir très rapidement que l'enthousiasme médiatique créé par le choix d’Amadou Ba à l'époque est en train même de s'estomper. Parce que la réalité du terrain doit montrer au candidat Amadou Ba, qui va à la rencontre des Sénégalais et qui leur dise ce qu'il a envie de faire pour le Sénégal » .

« Est-ce que vous, journalistes politiques, vous avez déjà entendu Amadou Ba nous dire, Moi Amadou Ba, je veux être président de la République du Sénégal » ? Je n'ai pas encore entendu » s’interroge-t-il. Contrairement à lui qui indique avoir déclaré devant les sénégalais qu’il veut, être président de la République du Sénégal « Moi, Abdourahmane Diouf, j'ai écrit un petit ouvrage où je fais ma déclaration de candidature. Moi, Abdourahmane Diouf, je prépare un programme. Je suis allé sur le terrain avec mes équipes, j'ai cherché le parrainage. Donc je suis suffisamment motivé pour dire aux Sénégalais, observez-moi, écoutez-moi, regardez-moi. Jaugez-moi, évaluez-moi pour voir si j'ai les épaules pour être président de la République », relève-t-il pour monter que le candidat de la continuité ne l'a pas encore fait. « Et encore s'il devrait le faire, on irait sur la continuité de quoi ? Sur la continuité sur l'immigration irrégulière. Vous pensez que c'est ce que les Sénégalais demandent ?" s’interroge-t-il davantage.

Avant de poursuivre : « on va aller sur la continuité pour un régime qui est arrivé en 2012 au pouvoir avec un taux de chômage de 13% et qui va quitter le pouvoir en 2024 avec un taux de chômage de 23%, 10% de plus selon leurs propres chiffres. Est-ce qu'on va aller à la continuité avec un pouvoir qui met tous les jeunes d'un parti politique dans les prisons ?" se désole-t-il. Non sans souligner que peut-être que la continuité pour eux, c'est d'autres choses, mais ce n'est pas tout cela. « Vous êtes au pouvoir, vous avez 12 ans d'exercice du pouvoir continu. Vous maîtrisez le pouvoir législatif, vous maîtrisez la justice, vous avez tous les éléments juridiques qui vous permettent de gouverner. Et à la fin de votre régime, la jeunesse de votre pays sort par milliers de pays pour aller chercher la pute ailleurs. Mais quand vous avez un régime pareil, quand vous avez un bilan pareil, c'est un peu même indécent de demander qu'on vous donne la continuité », peste Dr Abdou Rahmane Diouf .

Pour lui, la continuité de tout ça, c'est une société sénégalaise, un pays qui n'est pas industrialisé. « La continuité, c'est 90% de nos besoins qui sont encore importés. La continuité, c'est 90% de nos besoins qui sont encore importés. C'est une absence de politique culturelle. C'est tout ça la continuité. Mais maintenant, s'il veut faire campagne sur la continuité, bravo à lui, mais il se donne lui-même les moyens d'être battu très facilement », fulmine-t-il.