NETTALI.COM - Arrêté lundi dernier alors qu'il sortait d'une émission sur la radio Walf Fm, le journaliste et chroniqueur Pape Sané boucle ce lundi une semaine de garde à vue entre la section de recherches de Colobane et le commissariat central de Dakar. Une situation inacceptable selon les associations de presse qui exigent sa "libération immédiate".

Interpellé lundi et placé en garde à vue à la section de recherches de la gendarmerie de Colobane, Pape Sané de Walf Tv a fait l'objet de deux retours de parquet. En attendant son face-à-face espéré ce lundi avec le juge, le journaliste et chroniqueur dort au commissariat central de Dakar. Cette situation pénible est dénoncée par la  Coordination des Associations de Presse (CAP) qui se dit "peinée par la reprise des arrestations et interpellations des journalistes, techniciens et acteurs des médias". "Après une petite accalmie, ces incarcérations ont repris de plus belle au mépris d’une entente tacite entre acteurs des médias et autorités du ministère de la Justice et des efforts que nous sommes en train de déployer pour professionnaliser davantage la pratique journalistique au Sénégal", regrettent les organisations faîtières de la presse, réunies au sein de la CAP. Elles s’insurgent ainsi contre "les conditions d’arrestation du journaliste et chroniqueur de Walfadjri Tv, Pape Sané, digne d’un kidnapping. Il a été interpellé le lundi 13 novembre
aux alentours de 17 heures après l'émission Kepaar gui".

"Depuis lors, il est toujours en position de garde à vue à la Section de recherches, avant d’être déféré jeudi dernier. Pape Sané a bénéficié d’un retour de parquet. Il lui est reproché un post Facebook qui date de 2021, qui a été mis à jour tout récemment. Le tort de ce texte de notre confrère est d’avoir, lors des événements de mars 2021, rendu hommage au général Jean Baptiste Tine, ancien patron de la Gendarmerie nationale. Il est inadmissible qu'un journaliste soit arrêté pour un délit d'opinion", dénonce le communiqué de la CAP. Qui exhorte "les autorités judiciaires à ne plus faire arrêter les gens à la sortie de nos lieux de travail car cela crée une situation très gênante".

En outre, la CAP invite le gouvernement à s'adresser au CORED s'il a des reproches à faire à un professionnel des médias dans le cadre de l'exercice de son métier. Et de rappeler : "Le Président Macky Sall avait d'ailleurs pris un tel engagement en 2014 lors de l'installation du premier Tribunal des pairs du CORED." Non sans insister : "La CAP exige la libération de Pape Sané afin qu'il retrouve sa famille et son poste de traval."