NETTALI.COM - Les choses se compliquent davantage pour les agents du Gign et leur complice. Face aux enquêteurs, les trois hommes, poursuivis pour trafic et blanchiment de capitaux d’une valeur de 2 milliards de Fcfa, se sont livrés à des déclarations renversantes. S’accusant mutuellement, les deux éléments du Gign nient en bloc toute implication dans cette affaire de faux billets de banque. Mais, au cours de leur audition, ils peinent à justifier certains éléments clés du dossier qui les enfoncent.

L’enquête sur le trafic et le blanchiment de capitaux par les trois faussaires dont deux éléments du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (Gign) n’a pas encore fini de livrer tous ses secrets. Et les trois mis en cause qui étaient, d’après des éléments concordants de l’enquête, des amis inséparables, dont les familles se vouent un grand amour, sont malheureusement devenus ennemis jurés. Avec comme pomme de discorde un montant de 2 faux milliards de FCFA. Lucas Gomis et les deux gendarmes, principalement El Hadji Abdoul Aziz Bitèye, s’accusent mutuellement de la propriété des faux billets de banque, estimés à 2 milliards de FCFA. Même si l’enquête révèle que le véhicule utilisé par les trois mis en cause et contenant toutes les pièces à conviction appartient bel et bien au gendarme El Hadji Abdoul Aziz Bitèye. Dans les locaux de la brigade de recherche, comme au parquet, Lucas Gomis, le premier à tomber dans le piège des forces de l’ordre de Saly Portudal lors de leur arrestation, se livre à des révélations terrifiantes et renversantes.

150 millions de Fcfa promis à Lucas Gomis par son ami, Bitèye, une fois le lavage effectué

Reconnaissant d’emblée les faits qui lui sont reprochés, Gomis déclare aux enquêteurs que les faux dollars, dont la valeur s’élève à 2 milliards Fcfa, appartiennent à son ami, El Hadji Abdoul Aziz Bitèye. Il précise cependant que ce dernier, un agent du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (Gign), a ramené ces faux billets de banque de la Gambie auprès d’un de ses amis. Et une fois au Sénégal, Lucas Gomis renseigne les forces de l’ordre qu’EL Hadji Abdoul Aziz Bitèye l’a sollicité pour leur, tout en lui promettant en contrepartie 150 millions de FCFA. Étant, dit-il lors de son audition, un ami de longue date du gendarme, EL hadji Abdoul Aziz Bitèye, Gomis avoue avoir accepté sans aucune arrière-pensée. Allant plus loin dans son argumentaire, Lucas Gomis confie que même Moustapha Ndiaye, l’autre élément du Gign devait également avoir sa part du gâteau. Mais, il soutient que d’autant plus que les deux gendarmes sont des amis intimes, il n’a pas cherché à savoir son montant. C’est ainsi que les trois hommes ont choisi la Petite-Côte, notamment la ville de Saly Portudal, afin de procéder, en catimini, au lavage des 2 faux milliards de FCFA. Des déclarations de Gomis que le gendarme Bitèye va balayer d’un revers de main.

Perdus par les échanges téléphoniques, les agents du Gign peinent à convaincre les enquêteurs.

A en croire les explications du gendarme Bitèye, il n’est point le propriétaire de cet argent. D’ailleurs, il souligne en ignorer la provenance. Justifiant cependant sa présence à Saly Portudal le jour des faits ainsi que sa fuite, alors que la voiture impliquée dans cette rocambolesque affaire de faux billets, lui appartient, El hadji Abdoul Aziz Bitèye fait savoir aux enquêteurs que c’était juste pour accompagner son ami, Lucas Gomis, régler quelques courses personnelles. Mais, il peine à justifier la présence sur les lieux de sa carte professionnelle, son arme à feu ainsi que la somme de 3 700 000 Fcfa qui serait également à lui. Quant à Moustapha Ndiaye, l’autre élément du Gign, il se lave à grande eau. Mais, sans convaincre les enquêteurs. Pour lui, s’il a effectué le déplacement de Dakar à Saly Portudal, même sans connaître les raisons, selon lui, c’est juste à la demande de son ami et frère d’arme, El hadji Abdoul Aziz Bitèye. Moustapha Ndiaye indique aux enquêteurs que c’est pour accompagner ce dernier rendre visite à Lucas Gomis qu’il a eu la malchance d’être interpellé par les éléments de la brigade de recherche. Malgré leurs dénégations, les agents du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (Gign) seront perdus par leurs différentes conversations téléphoniques. Notamment les nombreux échanges de leurs audios vocaux avec leur ami, Lucas Gomis. Et au cours desquels, ils ne parlaient que de ce fameux lavage des faux billets de banque.