La plateforme F24 a organisé une conférence de presse ce mercredi pour exprimer avec vigueur son indignation face à une situation qu’elle définit comme alarmante, suscitant une prise de conscience tant au niveau national qu’international sur les risques de déstabilisation du pays. Elle a décidé de lancer une campagne internationale.

Après sa mobilisation contre la troisième candidature du président Macky Sall, la plateforme F24 annonce le lancement d’une campagne internationale d’information et de dénonciation concernant l’état fortement dégradé, selon elle, de la démocratie et des libertés au Sénégal. Cette campagne vise également à alerter sur les risques de déstabilisation du pays en raison des manœuvres du régime en place pour se maintenir au pouvoir, notamment par une sélection arbitraire de candidats à la prochaine élection présidentielle.

Libération des détenus politiques

De nombreux cas de détentions, considérées comme injustes, ont été soulevés dont celui d’Aliou Sané, vice-coordonnateur de la plate-forme. Son arrestation violente le 29 mai et sa détention pendant cinq jours sans qu’il n’ait pu avoir accès à son avocat ainsi que le nouveau mandat de dépôt décerné contre lui après sa mise en liberté provisoire ont suscité des préoccupations quant au non-respect des droits de l’Homme et du droit pénal dans notre pays.

Par ailleurs, le F24 a aussi mis l’accent sur la nécessité d’une élection inclusive où tous les candidats pourront se présenter librement. La plateforme conteste le système de parrainage proposé au dialogue national car il serait contraire à la Constitution et aux textes de la CEDEAO.

 Interdiction des manifestations pacifiques

La plate-forme F24 a vivement déploré l’interdiction « systématique » de ses manifestations pacifiques en vue d’exprimer ses revendications démocratiques. En effet, les cinq plus récentes demandes d’autorisation de manifestation déposées par F24 ont toutes été rejetées par l’autorité préfectorale. Au cours de la conférence de presse d’hier, la gendarmerie a été mise en cause pou rson comportement envers les membres de F24 qui ont été harcelés et expulsés d’une propriété privée. Et ce sans la moindre notification administrative. Cette action a eu lieu le 31 mai, empêchant ainsi la tenue de la séance d’ouverture du dialogue du peuple. Evoquant un traitement discriminatoire dont elle ferait l’objet de la part du gouvernement, le F24 s’interroge sur la véritable volonté de celui-ci de favoriser le dialogue et l’expression pacifique des opinions. La plateforme dénonce aussi la politique répressive qui restreint gravement les droits fondamentaux et incite les citoyens à recourir à des manifestations non autorisées et à la résistance. Enfin, les membres de la plate-forme, à travers le coordonnateur du F24, ont adressé un appel solennel au président Sall, l’invitant à mettre fin à la violence répressive et à privilégier la désescalade et à organiser des élections inclusives en février prochain.