NETTALI.COM  - Le Premier ministre Amadou Ba et son gouvernement doivent démissionner s'ils ne peuvent pas faire la lumière sur l'affaire des nervis. C'est une exigence d'Aminata Touré qui s'exprimait ce samedi en conférence de presse. 

Aminata Touré ne mâche pas ses mots. L'ancienne Première ministre dit avoir honte de "la situation nationale qui a propulsé de la manière la plus regrettable notre cher pays sur la scène internationale". "Autrement fois, îlot de stabilité et de paix, notre pays fait aujourd'hui la une de tous les organes de presse et dans toutes les parties du monde avec l'image hideuse de nervis tirant sur des manifestants. Des chaines internationales ont démontré les connexions de ces milices avec les forces de l'ordre", dénonce-t-elle face aux journalistes ce samedi. Avant de regretter "la perte de 16 vies humaines, selon le ministre de l'Intérieur et 23 selon Amnesty international". "Qui aurait pu imaginer que notre pays en arriverait là un jour ?  J'accuse le Président Macky Sall d'avoir ruiné la réputation de notre pays dans son obsession de vouloir faire un troisième mandat illégitime et moralement inacceptable. Cette obsession est la mère de touts les maux que nous vivons aujourd'hui, c'est-à-dire l'élimination de candidats, le bâillonnement de la presse et la répression sauvage des manifestants", martèle Aminata Touré.

Analysant la dernière sortie du gouvernement face à la presse, la président du mouvement Mimi 2024 lance : "Le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur, celui des Forces armées, le ministre de la Justice, le porte-parole du gouvernement, sans la moindre compassion pour ces vies fauchées dans la force de l'âge, ont fait face aux Sénégalais avec une arrogance inouïe." "Ils nous parlent à nouveau de forces occultes convoyées par des pick-up formellement identifiés qui réussissent à tuer au nez et à la barbe de notre police et de notre gendarmerie dont le professionnalisme étaient pourtant vanté dans le monde entier. Comment peut-on exhiber des images de nervis qui tirent sur les populations sans être capables de les arrêter. D'où viennent ces pick-up blanches stationnées devant le siège du partis du président de la République ? Si ces ministres ne peuvent élucider ces questions, ils doivent tout simplement démissionner. Le Premier ministre en tête, lui qui a choisi le grand silence comme thème de sa primature. Ils doivent tous répondre de leur incompétence notoire", charge encore Aminata Touré. Qui poursuit : "Nous avons entendu avec effarement des responsables politiques du camp du président assumer la présence de ces nervis auprès des forces de sécurité. Mais dans quel pays sommes-nous? J'ai honte."