NETTALI.COM - Convaincue que le Président Macky Sall est en France pour s’expliquer sur l’audience qu’il a accordée à Marine Le Pen et surtout dénigrer l’opposition, la coalition Yewwi Askan promet de suivre les pas du Chef de l’Etat. Ousmane Sonko annonce que l’opposition promet d’occuper le terrain international. Il a aussi invité les partenaires « à ne pas fermer les yeux sur les exactions,  sur les manipulations constitutionnelles pour ne pas alimenter un sentiment anti-français ou un sentiment antioccidental. »

Le Chef de l’Etat sénégalais a été reçu en audience par son homologue français Emmanuel Macron. Si dans le communiqué officiel, il est écrit que les deux Présidents ont passé en revue l’agenda bilatéral, Ousmane Sonko reste convaincu que les cas de Marine Le Pen et de l’opposition ont été abordés. « Nous savons  tous qu’il est en France certainement pour aller se livrer à une séance d’explication après son audience avec Marine Le Pen et pour aller dépeindre l’opposition comme une opposition qui serait foncièrement anti-française et se présenter comme le seul garant des intérêts occidentaux. Aucun de nous n’a de contact avec aucune puissance étrangère, nous n’en discutons avec aucune, nous ne sommes manipulés par personne », a soutenu le leader de Pastef au cours d’un point de presse organisé ce mercredi 1er février 2023 par la coalition Yewwi Askan Wi.

C’est pourquoi, informe-t-il, « Yaw a décidé de ne plus laisser ce terrain. » D’ailleurs, il a rappelé au début de son intervention que « depuis quelques jours, Yaw s’adresse beaucoup à la communauté internationale. » « Parce que nous nous sommes rendus compte que nous avions plus ou moins délaissé cet espace extrêmement important. Nous savons tous que le régime de Macky Sall est totalement fini à l’intérieur, au Sénégal, au niveau des opinions. Il le sait mieux que quiconque qu’il est minoritaire et minorisé dans le pays. Nonobstant les pratiques de fraudes massives qui lui permettent de réduire un peu ou de maquiller cette minorité qui est la sienne aujourd’hui au Sénégal. Et son terrain de prédilection c’est l’international, au niveau multilatéral comme au niveau bilatéral », explique l’opposant.

« Depuis que le Président Macky Sall est au pouvoir, les gens ont peur de parler avec l’opposition sénégalaise »

Soulignant que nous sommes dans un monde ouverte, il estime que personne ne peut s’enfermer sur lui-même. Aucun leader de Yaw dans son programme individuel, comme dans le programme global de YAW,  il n’a jamais été question d’être contre qui que ce soit. Il a été question d’être pour nous-mêmes. »

En effet, de l’avis du patriote en chef, « si l’opposition sénégalaise a un problème au niveau international, c’est que depuis que le Président Macky Sall est au pouvoir, les gens ont peur de parler avec l’opposition sénégalaise. » Or, relève-t-il, « auparavant, les puissances étrangères établies au Sénégal rencontraient et discutaient avec toutes les parties prenantes. Mais j’ai l’impression qu’il y a un chantage sur le gaz et le pétrole, c’est comme si les gens avaient peur de rencontrer et de discuter avec l’opposition sénégalaise. »

 « A chaque fois qu’ils fermeront les yeux sur les exactions… »

Revenant sur les relations entre l’Afrique et les grandes puissances, Ousmane Sonko plaide pour un partenariat gagnant-gagnant et soutient que « dans ce monde ouvert, globalisé, le Sénégal a des partenaires et ils sont importants pour le Sénégal et vice-versa. » Pour lui, « cette vision paternaliste, tendant à infantiliser les africains qui seraient incapables de réfléchir par eux-mêmes et qui seraient manipulés dès lors qu’ils émettent un avis contraire, doit cesser. » « L’avenir des relations entre le Sénégal et tout autre Etat étranger, l’avenir des relations entre l’Afrique et le monde n’est plus cette vision qu’on avait de l’Afrique. Dans les relations que nous avons entretenues avec les autres jusqu’à présent, l’Afrique a été la grande perdante. Et l’Afrique a plus besoin d’être rassurée. Il faut que les partenaires comprennent qu’à chaque fois qu’ils fermeront les yeux sur les exactions,  sur les manipulations constitutionnelles, ils alimenteront un sentiment anti-français ou un sentiment antioccidental. C’est par rapport à la politique de l’Etat français », plaide l’opposant.

Sur le plan économique, poursuit-il, « nous demandons que les partenariats soient gagnant-gagnant. Nous voulons d’un partenariat solide mais bénéfique à toutes les parties mais pas d’un partenariat de domination. »