NETTALI.COM - Après l’accident de Sakal dans la région de Louga avec 22 morts qui intervient une semaine après le drame de Sikilo à Kaffrine avec 42 personnes décédées, le Mouvement national des cadres patriotes (MONCAP) a fait des recommandations pour freiner le mal.

Le Mouvement National des Cadres Patriotes-MONCAP se dit profondément attristé par l’accident tragique de Sikolo (Département de Kaffrine) et tient à exprimer, au nom de tous les patriotes, ses plus sincères condoléances aux familles et aux proches des victimes face à cette épreuve.

Pastef Les Patriotes, par la voix du MONCAP déplore avec beaucoup de regret et d’amertume la souffrance des populations et tient, dans ces moments de douleur et de désespoir, à manifester toute sa solidarité et sa compassion aux victimes de ces accidents.

A l’instar de tous les Sénégalais, Bassirou Diomaye Faye et Cie «constatent avec désolation la récurrence des accidents mortels sur les axes routiers du Sénégal sans qu’aucune mesure sérieuse ne soit prise par le Gouvernement. Encore une fois, l’incompétence et l’irresponsabilité du régime de Macky SALL font payer un lourd tribut aux citoyens».

Selon les sources officielles datant de 2020, rappellent-ils, il est enregistré chaque année au Sénégal plus de 4 000 accidents de la circulation qui occasionnent plus de 600 morts. L’insécurité routière coûte au moins 163 milliards de FCFA par an.

Une analyse de la sinistralité a révélé, soutiennent-ils, des causes structurelles et des causes conjoncturelles, tout comme des causes directes et indirectes, lesquelles se traduisent à travers les trois facteurs ci-après :

1) Des Infrastructures non adaptées au type et au volume du trafic routier ;

2) Une obsolescence inouïe des véhicules corrélée à un manque d’entretien injustifiable ;

3) Un déficit de formation des conducteurs, une absence de culture de la sécurité routière et de partage de la route.

Pour contribuer à y remédier, le MONCAP formule ces recommandations suivantes aux autorités compétentes :

1) Mettre en place un programme décennal de sécurité routière ;

2) Repenser la formation des conducteurs avec une refonte du système de délivrance des permis et par ricochet, réviser la réglementation relative aux écoles de conduite avec l’exigence d’avoir des moniteurs hautement qualifiés ;

3) Etablir un système de limiteur de vitesse pour les conducteurs de véhicules lourds (camions et autobus) ;

4) Exiger pour les véhicules affrétés aux transports de voyageurs et de marchandises une visite technique tous les six (06) mois ;

5) Adopter d’une politique de planification des heures de conduite et de repos des conducteurs de véhicules lourds ;

6) Aménager des aires de repos sur les tronçons routiers et autoroutiers ;

7) Adopter un code de la sécurité routière, en lieu et place d’un code de la route, comportant des dispositions adaptées à nos réalités nationales (environnementales, réglementaires et sociales) ;

8)Intégrer dans le code criminel, des infractions reliées à la conduite d’un véhicule (alcool au volant, drogue ou médicaments, délits de fuite) ;

9) Mettre en œuvre une réforme inclusive des transports routiers (transporteurs, syndicats, autorités étatiques et usagers) ;

10) Veiller rigoureusement à l’application des sanctions légalement prévues en cas de violation de la règlementation ;

11) Accélérer le renouvellement du parc automobile national avec des mesures d’accompagnement (financières, règlementaires et administratives) accordées aux transporteurs pour éliminer la flotte vétuste ;

12) Créer dans chaque Chef-lieu de région un centre régional de vérification mécanique des véhicules (visite technique) ;

13) Concevoir des infrastructures répondant aux normes de sécurité en vigueur ;

14) Mettre en place un système de 2X2 voies pour les routes nationales ;

15) Mettre en place un contrôle de la faculté de conduite au départ des gares routières ;

16) Concevoir un système de contrôle des vitesses à distance à centraliser, si nécessaire, dans les serveurs de la gendarmerie.

 « Ces mesures seront vaines si l’Etat ne met pas en place une politique rigoureuse, impartiale et très sévère de lutte contre la corruption dans le secteur du transport routier, depuis la visite technique à la répression des infractions au code de la sécurité routière, en passant par les auto-écoles et la délivrance des permis de conduite », concluent-ils.