NETTALI.COM - Après le Palais de Justice de Dakar comme Procureur de la République, le Palais présidentiel comme ministre conseiller juridique, Serigne Bassirou Guèye a pris fonction ce mardi à la tête de l’Ofnac (Office national de lutte contre la fraude et la corruption). Il a dit s’attendre à un défi important, mais n’a pas peur de le relever, vu le personnel composé en particulier de magistrats qu’il connaît bien, même si lutter contre la corruption n’est pas chose aisée. La présidente sortante, Seynabou Ndiaye Diakhaté, a pour sa part indiqué, avoir mis l’OFNAC sur la bonne voie.

C’est au cours d’une cérémonie sobre que l’ancien procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, a pris service, ce mardi 20 Décembre, comme président de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC). Magistrat, il remplace une autre magistrate, la présidente sortante Seynabou Ndiaye Diakhaté qu’il considère comme un professeur.

Le nouveau président retrouve dans cette institution où il retrouve d’anciens collègues, des aînés dans le métier. Dans un discours très court et bien improvisé, Serigne Bassirou Guèye s’est dit conscient de l’importance du défi qui l’attend. «En venant à l’OFNAC, j’ai conscience que le défi qui m’attend est important. D’abord, lutter contre la corruption, n’est pas chose aisée ; ensuite, je remplace des personnes qui se sont succédé à la tête de l’institution et qui ont fait un travail immense, ce qui rend le défi extrêmement difficile», a-t-il dit.

Selon lui, le défi est d’autant plus grand que les personnes qu’il remplace ont de grandes qualités morales et intellectuelles. Cependant, l’ancien conseiller technique de l’ex-Premier ministre Aminata Mimi Touré a assuré qu’il n’a pas peur de relever ce défi en s’appuyant sur des éléments très objectifs. En effet, il a dit connaître la plupart des personnes qui composent l’assemblée de l’OFNAC et qui l’ont vu entrer dans la magistrature. “Ma confiance se fonde aussi sur l’étude des différents rapports que vous nous avez transmis et qui ne laissent aucun doute qu’ici à l’OFNAC, nous avons des personnes compétentes, dévouées, loyales et avec qui il ferait bon de travailler”, a poursuivi le nouveau patron de l’office dont la première présidente a été Mme Nafi Ngom Keïta.

Selon Serigne Bassirou Guèye, les documents qu’il a reçus, sont d’une excellente qualité, ce qui lui donne la claire conscience qu’il aura avec lui un personnel de qualité capable de l’aider à hisser le flambeau de l’OFNAC un peu plus haut encore.

Concernant ces rapports transmis par sa devancière, Guèye a précisé que tous avaient été traités à l’époque où il était procureur de la République. Selon lui, si certains n’ont pas encore été traités, c’est parce que les procédures sont très longues.

La présidente sortante de l’OFNAC, Seynabou Ndiaye Diakhaté, a, quant à elle, exposé le bilan de ses six ans à la tête de cette institution, citant l’élaboration des outils de gestion et de stratégie.

1 836 plaintes reçues en 2022

“Quand je suis arrivée à la tête de l’OFANC, nous avions mené une étude afin d’identifier les secteurs les plus névralgiques, ce qui nous a permis d’orienter nos actions pour pouvoir mener à bien notre travail”, a t-elle expliqué. Mme Diakhaté a salué le rayonnement de l’OFNAC au plan international, rappelant que cette institution a pu intégrer plusieurs réseaux et associations au sein desquels elle a occupé des postes comme la présidence ou le secrétariat général. Dans son bilan, l’ancien doyenne des juges d’instruction de l’alors Tribunal régional hors classe de Dakar a évoqué le volet répressif des six ans qu’elle a passés à la tête de l’OFNAC.

‘’Le volet répressif, n’est pas en reste. A la date d’hier, 1.836 plaintes ont été reçues à l’OFNAC en 2022, 73 ordres d’ouvertures d’enquêtes ont été signés, une quarantaine de dossiers issues des activités d’investigations ont été transmis aux autorités judiciaires chargées des poursuites dont 35 dans la période de 2016 -2022. Aussi, en application du principe de redevabilité, des audits externes et internes ont été régulièrement effectués et les rapports d’activités couvrant les périodes 2016 – 2021 ont été élaborés et remis au président de la République. Donc l’OFNAC est à jour dans la remise de rapports d’activités’’, a soutenu Mme la veuve du défunt président du Conseil constitutionnel, Cheikh Tidiane Diakhaté.

A l’en croire, en arrivant à l’OFNAC, elle n’avait pas la prétention d’éradiquer la corruption, un mal planétaire, selon elle, qui gangrène tous les pays du monde, mais elle avait pleine conscience de la nécessité d’une bonne interprétation et d’une application rigoureuse du cadre juridique qui régit l’institution. Elle estime que ce cadre ainsi que les activités de la structure peuvent mener vers l’objectif qui est de réduire l’impact de la corruption dans les sociétés. ‘’Aujourd’hui, sans tomber dans de l’autoglorification, je suis en mesure de dire que nous sommes sur la bonne voie’’, a indiqué prudemment Seynabou Ndiaye Diakhaté.